Une partie du Bénin déjà sous les eaux


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Le Bénin n’est pas épargné par Dame nature dans cette période d’inondations en Afrique. Plusieurs morts par noyade ont déjà été dénombrés. La crue du fleuve Niger a causé d’énormes dégâts.

(De notre correspondant)

« Les inondations sont attendues au Bénin dans les mois de septembre et octobre. Mais ce sont les pluies diluviennes de juillet qui ont créé la surprise cette année », déclare Dakpè Sossou, le maire de Lokossa, une des commune sinistrées du Sud du pays. Nous sommes à Houin Tokpa, un village de cette commune du Sud Ouest du Bénin. Les dernières pluies n’ont pas fait de cadeaux aux villageois : plusieurs habitations ont été démolies. Les eaux sont montées à une hauteur jamais vue. « L’eau a atteint 2,50 mètres de hauteur dans nos maisons », lance René Boutou, un notable du village consterné. Les pluies précoces qui ont détruit habitations et cultures de cette commune de Lokossa obligent ainsi les riverains à reconstruire.

A ces destructions s’ajoutent les pertes de vies humaines. Une personne est morte par noyade dans un arrondissement de Lokossa. Face à l’ampleur des premiers dégâts, les autorités communales soutenues par le gouvernement, le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) et la commune d’Anvers en Belgique ont relogé les sinistrés sous des tentes avec des produits vivriers. Le maire en appelle également à la communauté internationale : « Si le gouvernement béninois doit consacrer 47 à 50 % de son budget à régler les problèmes d’inondation, comment pourra-t-il s’occuper des autres sujets de développement ? », s’interroge Dakpè Sossou.

Déjà cinq décès suite aux inondations

Dans la partie septentrionale du Bénin, d’après le ministère de l’Intérieur, quatre personnes ont déjà péri dans les eaux à Malanville et Karimama, deux communes frontalières du Niger. La crue du fleuve Niger a fait de nombreux dégâts matériels. Le pouvoir exécutif se veut désormais prévoyant. « Nous avons pré-positionné au niveau des départements des matériels de couchage, donc des tentes, des couvertures, des nattes et des vivres pour une intervention rapide en cas d’inondations. Les sapeurs pompiers sont instruits pour agir promptement. Nous avons aussi entamé avec les différentes préfectures et les mairies une vaste campagne de sensibilisation sur les dispositions à prendre pour nous éviter non seulement les dégâts pendant cette période-là mais aussi les pertes en vies humaines », annonce Benoît Dègla, le ministre béninois de l’Intérieur. Au vu des inondations au Cameroun, au Nigeria et au Sénégal, le Bénin se prépare donc pour ne pas être surpris. Mais au total, cinq personnes sont déjà décédées.

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