Après les vols à l’arrachée dans la rue, les agressions dans les bus, les brigands marocains ont trouvé une nouvelle parade pour se remplir les poches. Un duo de malfaiteurs s’est fait passer pour des policiers et ainsi parvenir à s’introduire chez ses victimes.
Zineb [[Zineb est pseudo]], une jeune femme vivant dans le quartier Ennasime, à Casablanca, n’ouvrira non seulement plus la porte à un inconnu, encore moins à des policiers, si rien ne justifie leur visite.
Il est 22H15. La jeune femme s’apprête à aller se coucher. Comme à son habitude, elle allume la télévision de sa chambre quelques instants avant de s’endormir. Soudain, quelqu’un frappe à la porte. Elle se demande qui peut bien la déranger à une heure tardive. Elle se dirige vers la porte d’entrée et demande : « Qui est là ? ». « Nous sommes des policiers », répondent deux hommes. « La police ? », rétorque-t-elle en demandant la raison de leur visite. « Nous avons une autorisation du Parquet général pour une perquisition », lui affirment-ils. Zineb tombe des nues. Elle se demande ce qu’elle a bien pu faire. Prise de panique, la jeune femme finit par ouvrir la porte.
L’imposture
Zineb est violemment propulsée par les deux hommes. L’un deux lui assène un coup et lui arrache sa chaînette en or. Après l’avoir dépouillé de ses bijoux, les deux voleurs prennent la fuite. Sous le choc, Zineb est conduite à la police où elle dépose une plainte.
Elle n’est pas la seule victime. Peu de temps après, le commissariat où elle a déposé plainte en a reçu une deuxième. Celle d’un homme, du même quartier que Zineb, qui affirme avoir été menotté par deux jeunes hommes qui se faisaient passer pour des commissaires de police pour lui soutirer une somme d’argent.
Chasse aux intrus
Cette deuxième plainte inquiète sérieusement les forces de l’ordre. Une enquête est ouverte, la police traque les deux complices qui continuent de sévir à Casablanca. La chasse à l’homme n’aura finalement pas été longue. Les deux escrocs sont rapidement rattrapés et arrêtés par la police. Selon ALM, Ils ont avoué les faits qui leur sont reprochés.
L’’enquête révèle que les deux individus ont eu le temps de sévir deux autres fois. Une troisième fois dans le quartier de Derb Omar. Une femme a été attaquée chez elle, après que les deux malfaiteurs aient affirmé mener une enquête sur une affaire de drogue dure, pour que la victime leur ouvre sa porte. Au total, les faux policiers lui ont extorqué 10.000 dirhams (environ 1.000 euros), des montres, un téléphone portable, des parfums et des bijoux en or. Quant aux quatrièmes victimes, deux sœurs, la somme de 7.400 dirhams, trois téléphones portables, deux tablettes et deux ordinateurs portables leur ont été dérobés, dans leur appartement du quartier Bourgogne.
Hold-up dans les bus
L’année dernière, un phénomène nouveau faisait son apparition à Casablanca : les agressions dans les bus. Ainsi naissait une nouvelle forme de braquage après que le célèbre vol à l’arrachée ait fait ses preuves dans la plus grande métropole du Maghreb et même ailleurs dans le royaume. La technique du bus est violente. Une bande organisée prend pour cible un bus peu rempli, de manière à agir en toute tranquillité. Le chef de la bande se place au niveau du conducteur et braque une arme sur lui et lui demande de ne pas s’arrêter pendant que ses complices dépouillent les passagers. Les malfaiteurs, parfois dopés aux psychotropes, sont armés de sabres et n’hésitent pas à s’en servir.
Dans la majorité des cas, les femmes sont les plus touchées par ce type d’agression. Les braqueurs sont à l’affût du moindre bijou et portefeuille bien garnis. Depuis 2004, au Maroc, le nombre d’atteintes à l’intégrité physique des personnes n’a cessé de croître, inexorablement, passant de 23.706 cas à 37.653 en 2011.
L’année dernière les hold-up dans les bus, cette année l’imposture, le tout accompagné du traditionnel vol à l’arrachée. Qu’inventeront-ils l’année prochaine ?