Le séisme qui a frappé le Maroc, vendredi dernier, a été vécu partout sur la planète. Que cela au Maroc, en France et même au Sénégal qui compte beaucoup d’expatriés au royaume chérifien. Afrik.com a recueilli le témoignage d’un Sénégalais vivant à Casablanca et celui de son épouse, une Marocaine.
Plus de 2000 morts et quasiment autant de blessés, dont plus de 1400 dans un état critique. C’est le dernier bilan établi à la suite du séisme qui a frappé le Maroc, dans la soirée de vendredi 8 septembre. Le royaume chérifien s’organise pour apporter assistance aux populations meurtries. Sur place, c’est aussi le désarroi des habitants qui sont revenus sur les premiers instants du drame. Mamadou Mané, Sénégalais vivant au Maroc, depuis des années, témoigne avec son épouse. Auparavant, il a tenu à rassurer ses compatriotes restés au pays de la Téranga
Témoignage de Mamadou Mané
« Cela s’est passé vendredi, alors que j’étais déjà au lit. A un moment, j’ai senti que le lit bougeait. Je pensais que certains effectuaient des travaux au niveau supérieur, ce qui donnait cette impression de lit qui frappait contre le mur. Seulement, cela devait de plus en plus intense. Je suis sorti de la chambre pour voir ce qui se passait réellement. C’est là que les objets dans la cuisine et la fenêtre qui bougeaient. Je pensais qu’il pleuvait et j’allais fermer la fenêtre de la cuisine. J’ai ensuite remarqué que le réfrigérateur de la cuisine se déplaçait. Je suis alors sorti de l’appartement ».
« J’ai vu les habitants de l’immeuble de 4 étages tenter de fuir. C’étaient des images terribles. Certains portaient leurs grands-parents au dos pour les sortir du bâtiment. De vieilles personnes que les locataires des 23 apprêtements tentaient de sauver. C’était une panique qu’on ne peut pas souhaiter à son pire ennemi. Nous avions tous peur et c’était la confusion totale. Impossible d’expliquer ce qui s’est passé. Nous ne pouvons que nous remettre à Dieu. Nous habitions dans des immeubles fraîchement construits ».
« On sentait les bâtiments tanguer, aller de gauche à droite. C’était vraiment terrible. Ici à Casablanca, nous avons eu peur certes, mais le chaos a été vécu à Marrakech, épicentre du séisme. Il y a beaucoup de dégâts à Marrakech certes, mais encore plus dans les environs de la ville. Certains villages ont été rasés. D’autres ont perdu tous leurs hommes, environ 32. Nous ne pourrons jamais oublier cette nuit passée à la belle étoile, sur les lignes du TGV ou du de Tram. C’était le sauve-qui-peut. Nous prions le ciel que cette tragédie n’arrive plus jamais ».
Témoignage de son épouse marocaine
« C’est nouveau pour nous, surtout à Casablanca. Ici, on n’a jamais vécu un tremblement de terre aussi fort que ce qui s’est passé vendredi dernier. Cela a commencé à 22h45 exactement. J’étais à la maison, tout d’un coup les meubles bougeaient, des objets qui ont commencé à tomber par terre. Au début, nous n’avions pas compris ce qui s’est passé. Ensuite on ne savait pas si c’est l’immeuble qui allait tomber ou non. Nous avons commencé à courir vers l’extérieur. Nous avons vu tous les voisins des autres immeubles dans la rue ».
« C’est là que nous avons compris qu’il s’agissait d’un tremblement de terre. On n’osait plus retourner à la maison et on est resté dans la rue jusqu’à 3 heures du matin. On avait peur que les secousses se répètent. D’ailleurs, quand on est rentré à la maison, cela s’est répété, mais cela n’était pas plus fort que le début. Les villes concernées étaient Marrakech, Agadir. Plus exactement, c’est Marrakech et les villes environnantes qui ont enregistré beaucoup de blessés et de décès. Mais beaucoup d’immeubles sont tombés ».
« Il y a même une petite ville et de petits villages qui ont disparu, en quelques minutes. Le décor est indescriptible au Maroc où des routes sont bloquées par les décombres. Les autorités ont été obligées de déployer des hélicoptères qui ont fait parvenir aux populations de l’aide et de la nourriture. Aujourd’hui (ce dimanche) à Marrakech, il y a eu un tremblement de terre mais de degré moindre. Il était de 4 degrés et donc différent de celui de vendredi soir que nous n’oublierons jamais », a témoigné l’épouse de Mamadou Sénégalais résidant au Maroc.