Une manifestation contre le retrait du Niger, du Mali et du Burkina Faso de la CEDEDAO


Lecture 3 min.
Logo de la CEDEAO
Logo de la CEDEAO

Hier à Paris, place de la Bastille, des membres des diasporas malienne, nigérienne et burkinabè ont manifesté contre le retrait de leurs pays de la CEDEAO. Un rassemblement symbolique dénonçant une décision aux implications profondes pour l’intégration régionale et les populations concernées.

En plein cœur de Paris, à la place de la Bastille, un rassemblement exceptionnel a attiré l’attention ce samedi 11 janvier. Quelques dizaines de personnes, membres des diasporas malienne, nigérienne et burkinabè, ont bravé le froid pour protester contre le retrait annoncé de leurs pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Une décision qui, bien que lointaine dans ses origines, suscite de vives émotions et une mobilisation sans précédent dans la diaspora ouest-africaine.

Une contestation déterminée malgré des effectifs réduits

Malgré une faible affluence, les manifestants n’ont pas manqué de faire entendre leur mécontentement. Armés de pancartes et d’un discours incisif, ils ont d’énoncé la décision prise par les autorités de Bamako, Niamey et Ouagadougou. Selon Idrissa, un Nigérien résidant en Normandie, ce retrait de la CEDEAO représente une atteinte grave à la liberté et aux opportunités d’intégration régionale. « Nous avons ici la chance de parler, alors que nos compatriotes au pays sont muselés« , déplore-t-il.

Cette manifestation est aussi marquée par la crainte des représailles. Certains participants, à l’instar d’une manifestante malienne qui a préféré garder l’anonymat, redoutent des conséquences pour leurs proches restés au pays.

Une diaspora en quête de justice

Loin d’être anodine, cette mobilisation révèle les tensions profondes qui secouent les relations entre les populations ouest-africaines et leurs gouvernements. Ismaël Sakho, opposant malien en exil et président du Parti social-démocrate africain (PSDA), a souligné l’importance de « rester dans un ensemble qui nous rapporte plus« . Il appelle à un sursaut de la diaspora pour défendre les intérêts d’une Afrique de l’Ouest unie.

Ce retrait de la CEDEAO ne peut être analysé sans évoquer le rôle des puissances étrangères, notamment la France. Certains observateurs, comme Souleymane Amzat, expert en sécurité, estiment que les interventions militaires françaises ont exacerbé l’instabilité dans le Sahel. Les récentes accusations concernant un soutien clandestin aux groupes armés alimentent une méfiance croissante envers Paris.

Les manifestants de la place de la Bastille ne s’y trompent pas : ils voient dans ce retrait une manœuvre aux multiples ramifications, où intérêts nationaux et pressions extérieures s’entrelacent.

Une mobilisation qui ne s’arrête pas là

Ce rassemblement à Paris n’est que le début d’un mouvement plus vaste. D’autres manifestations sont déjà prévues, notamment en Côte d’Ivoire, où des Maliens peuvent se mobiliser devant l’ambassade du Mali à Abidjan. Ces actions illustrent une volonté partagée de contester des décisions politiques perçues comme contraires aux intérêts des populations.

Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News