Après les récents incidents diplomatiques entre l’Espagne et le Maroc à propos des enclaves de Ceuta et Melilla, c’est au tour des activistes de déclencher les hostilités. Le 2 septembre dernier, les militants sahraouis et espagnols ont décidé de lancer une flottille pour l’indépendance du Sahara occidental, territoire du Sud que revendique le Royaume chérifien. Un projet qui déplaît fortement au gouvernement et aux associations marocaines.
Free Gaza fait des émules. Des activistes sahraouis et espagnols lancent une flottille pour l’indépendance du Sahara occidental, à l’instar des embarcations humanitaires acheminées en mai dernier à Gaza. Leur idée : partir des îles Canaries pour accoster au Sud du Maroc, à Laâyoune, la capitale du Sahara occidental. Cette flottille baptisée « Mahfoud Ali Beiba » devrait être mise à l’eau au 1er trimestre 2011. Elle aura pour but de briser « le blocus de l’information que subit la population sahraouie », a expliqué au quotidien ibérique, El Pais, Isabel Galeote, la porte-parole de l’Observatoire des droits humains dans les territoires occupés du Sahara occidental. Selon leur communiqué de presse publié le 2 septembre, la flottille sera composée de « personnes, entités, organisations, et institutions solidaires avec le Polisario (mouvement politique et armé du Sahara Occidental) ».
Bataille navale à l’horizon
Cette action a suscité la colère des Marocains qui menacent de contre-attaquer. D’après le quotidien marocain, le Soir Echos, l’association du Sahara Marocain (ASM) serait en discussion avec des syndicats de pêcheurs et des organisations de propriétaires dans les provinces du Sud. Leur objectif est simple, stopper en pleine mer les embarcations « des provocateurs espagnols », un peu comme dans une bataille navale grandeur nature.
Ce n’est pas la première fois que les activistes pro-polisario donnent du fil à retordre au gouvernement marocain. Le 28 août dernier, les membres de l’association « SaharAcciones » ont été arrêtés par la police à Laâyoune. Ils avaient tenté de manifester « en levant des banderoles hostiles au Maroc et en faveur du Polisario ». Un acte fermement condamné par l’Etat marocain et plusieurs associations. « Je considère que cette manifestation était une acte ridicule, illicite et provocateur dans la mesure où ses auteurs ont violé le sentiment du peuple marocain », a déclaré Khalid Naciri, le porte-parole du gouvernement.
Au vu de la situation tendue entre les Espagnols et les Marocains, la flottille de l’indépendance n’a pas fini de faire des vagues.
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