Le Conseil suprême pour les affaires islamiques d’Egypte a lancé une fatwa qui précise que l’on ne peut accéder à la présidence qu’après avoir remporté un scrutin direct et secret. Ce décret religieux tombe alors que le président Hosni Moubarak est soupçonné de vouloir mettre son fils au pouvoir une fois qu’il se sera retiré.
Dar Al Aftaa, le Conseil suprême pour les affaires islamiques en Egypte, a émis une fatwa, un décret religieux, faisant savoir que la présidence du pays ne peut être héréditaire.
D’après cette fatwa, le transfert du pouvoir dans le pays doit se faire conformément aux dispositions de la Constitution, c’est-à-dire à travers un scrutin direct et secret.
Ce décret religieux intervient après plusieurs années de spéculation autour du projet du président Mubarak de se retirer du pouvoir pour permettre à son fils, Gamal, de prendre les rênes du pays.
Le conseil, qui est présidé par le Grand Mufti Ali Gomaa, proche du gouvernement, estime que « la transmission du pouvoir de père en fils en Egypte est interdite par la loi religieuse, car on n’est pas dans un Khalifat islamique ».
Les militants de l’opposition ont accueilli cette décision avec satisfaction, affirmant qu’elle aiderait à accroître la pression sur M. Moubarak afin qu’il organise des élections ouvertes et libres.
Mohamed Qadry Said, un ancien Général de l’armée, devenu analyste politique au Centre Al Ahram pour les études stratégiques et politiques, a pour sa part estimé que Moubarak fils sortirait tout de même vainqueur d’une élection ouverte.
« Je pense que les Egyptiens voteraient pour Gamal si des élections libres et ouvertes étaient organisées dans le pays », a-t-il affirmé.