L’African Virtual University, ou comment participer au développement du continent noir par l’éducation : en palliant la pénurie de formateurs et en préparant les élites de demain.
L’Internet, outil d’exclusion des pays pauvres ou formidable opportunité de développement de l’éducation pour l’Afrique ? Le succès de l’Université virtuelle africaine (AVU) qui regroupe une quinzaine de pays d’Afrique subsaharienne et, en deux ans d’existence, a d’ores et déjà formé 9 000 étudiants, fait pencher pour la seconde thèse.
L’idée a germé à New York, chez les stratèges de la Banque mondiale. Elle a conquis de nombreux partenaires comme la Belgique, la Norvège, le Canada, l’Irlande, les USA, la Suède et l’Union européenne. Son principe : mettre en réseau les universités africaines et occidentales.
Comment ça marche ?
L’AVU abrite des séminaires en temps réel entre universitaires des trois continents. Mais surtout, elle permet aux jeunes Africains, dont seuls 3 % vont au lycée, d’accéder aux cours des plus prestigieuses facultés d’Europe et des USA. Les professeurs dispensent leurs cours devant des caméras de télévision implantées dans les amphis. Puis, miracle de la fibre optique et des communications par satellites, images et sons voyagent jusqu’au central de Washington qui les diffuse aux universités africaines.
L’étudiant mauritanien a ensuite tout loisir d’interroger son chargé d’études au New Jersey avec un simple système de téléphone standard. Aujourd’hui, une quinzaine de professeurs d’universités anglophones et une dizaine de francophones enseignent plus de vingt matières, dans des domaines aussi variés que l’ingénierie informatique, les langues, la physique, le journalisme et le marketing.
Cette initiative vient de recevoir un hommage appuyé du secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan.