Une exposition organisée par l’UNESCO sur le site du sixième sommet ordinaire de l’Union africaine (UA) à Khartoum dépeint la lutte épique de l’Afrique pour sa libération du commerce des esclaves commençant avec la révolte d’esclaves à Saint-Domingue, actuelle République dominicaine.
A travers cette exposition, l’UNESCO montre aussi la
détermination de l’Afrique, après la fin du commerce des
esclaves, à se libérer des chaînes de la domination coloniale par le biais de mouvements de libération politiques et intellectuels.
L’exposition, débutée jeudi au centre international de conférence de Khartoum, se poursuit avec la lutte des Africains pour l’indépendance de leurs pays pour qu’ils deviennent membres de la communauté des nations.
« Cette exposition tend à évoquer les nombreuses facettes de cette histoire et à encourager les visiteurs à explorer plus profondément l’interaction multiforme, riche et dynamique entre l’UNESCO et l’Afrique », a déclaré le directeur général de l’UNESCO Koichiro Matsuura.
Victoire sur l’apartheid
Les peintures murales, les affiches grandeur nature et les
ouvrages exposés racontent les histoires des Africains en
captivité, en lutte et finalement libérés et célébrant cette libération.
Ils mentionnent aussi des expressions de la culture africaine comme la musique et les langues.
L’exposition, organisée sous le thème, « UNESCO et l’Afrique – Mémoire, libération et développement des ressources humaines », célèbre aussi la victoire sur l’apartheid.
« De nos jours, la lutte (en Afrique) continue pour la paix, la sécurité, la démocratie, l’intégration et le développement », a ajouté jeudi M. Matsuura en inaugurant l’exposition.
Se pencher sur son propre passé
« L’Afrique doit reconsidérer la question des politiques
culturelles pour renforcer le processus de leur réintégration dans le développement mondial. C’est la raison pour laquelle nous devons influencer les dirigeants africains pour qu’ils apprécient leur culture et élaborent des politiques culturelles », a déclaré à la PANA, Mbuyamba Lupwishi, le directeur exécutif de l’Observatoire des politiques culturelles en Afrique de l’UNESCO.
Selon M. Lupwishi, « pendant trop longtemps, la culture en Afrique a été considérée comme un loisir et un style de vie primitif à présenter seulement aux touristes. Mais, ceci doit changer et c’est la raison pour laquelle l’UNESCO a organisé une telle exposition ».
« Nous ne voulons pas limiter notre travail à l’éducation et à la culture. Notre travail va au-delà. Il nous faut la paix pour que l’éducation prospère. Nous devons apprendre notre histoire pour définir notre avenir », a-t-il expliqué.
« Nous devons d’abord demander à l’Afrique de se pencher sur son propre passé et de se souvenir. Dans notre mémoire, nous trouverons nos propres racines et parcours, notre origine, nos valeurs et notre civilisation. Ce n’est que de cette manière que nous apprendrons à résoudre nos conflits », a-t-il ajouté.