Une douzaine de morts dans des émeutes à Douala


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Une douzaine de personnes sont mortes dans les émeutes qui ont éclaté à Douala, la capitale économique du Cameroun dès le début, lundi, de la grève générale illimitée à l’appel des syndicats des transporteurs urbains et interurbains protestant contre la hausse du prix du carburant et la vie chère, a appris la PANA, de sources concordantes.

Les violences avaient déjà commencé samedi à Douala, qui offrait lundi, le visage d’une ville en insurrection avec des affrontements entre grévistes et forces de l’ordre et des scènes de pillage.

« Deux personnes ont été extraites de force de leurs véhicules et battues à mort dans le quartier de Bonaberi », selon un témoin. « Une troisième personne a été brûlée vive dans l’incendie d’un bâtiment administratif dans l’arrondissement de Douala 5ème et un jeune homme a trouvé la mort des suites de suffocation d’excès de gaz lacrymogène, ainsi que deux autres au quartier Bessengue, non loin du centre commercial », a-t-il ajouté.

D’autre part, une femme gendarme ayant ouvert le feu sur la foule qui l’avait prise en tenaille, aurait touché à mort un élève d’un collège privé dont le corps est gardé à la morgue de l’Hôpital Laquintinie, selon d’autres sources concordantes.

Samedi nuit, deux manifestants étaient tombés sous les tirs à balles réelles de la police au lieudit « Rond point Dakar », un quartier populaire de la capitale économique du Cameroun, à l’occasion d’un meeting du Social democratic front (SDF, principal parti de l’opposition parlementaire) qui a finalement été reporté.

Le SDF comptait manifester contre la modification de la Constitution, afin de permettre à Paul Biya de se représenter à l’élection présidentielle de 2011.

Grève générale illimitée très suivie

Le mot d’ordre de grève illimitée lancé ce lundi par quatorze organisations syndicales de transporteurs urbains et interurbains du Cameroun contre la hausse du prix du carburant et la vie chère a été largement suivi à travers le pays, notamment à Douala, capitale économique du pays, a-t-on constaté sur place.

Aucun véhicule, ni moto n’était visible lundi matin dans les rues de la ville, ce qui a contraint des milliers de personnes à se rendre à pied à leurs lieux de travail.

Les grévistes, appuyés par le Syndicat national des propriétaires et conducteurs de motos-taxis (SYNACPMOTAC), exigent notamment la fin des abus perpétrés à leur encontre par des agents des communautés urbaines tant à Yaoundé qu’à Douala et des forces de maintien de l’ordre, la baisse du coût du carburant et des denrées de première nécessité, ainsi que la mise sur pied d’une convention collective régissant leur activité.

Dans tous les quartiers de la Douala, la population a érigé des barricades et brûlé des pneus. Des scènes de pillage ont également été signalées au niveau de plusieurs magasins et stations service.

En plusieurs endroits, des accrochages ont eu lieu entre manifestants et policiers en armes, contrairement à Yaoundé où aucun incident n’a été signalé.

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