Une mission de la Communauté économiques des États d’Afrique de l’Ouest devrait se rendre très prochainement au Niger. Niamey, sous le coup de rudes sanctions infligées par l’institution, fait dans la résistance pour ne pas dire la résilience.
Lourdes sanctions économiques et financières contre le Niger
Après le coup d’État du 26 juillet 2023 contre le Président Mohamed Bazoum, la CEDEAO (Communauté économiques des États d’Afrique de l’Ouest) a infligé de lourdes sanctions, économiques et financières, au Niger. Des sanctions qui ont lourdement impacté le budget et l’économie de ce pays qui a l’un des plus faibles indices de développement humain. Sept mois après les mesures, le pays se montre résistant.
Parmi les sanctions infligées au Niger, on peut citer le gel des comptes à la BCEAO. Cette mesure fait que l’État n’a plus accès à ses comptes logés à la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest. Il y a aussi l’impossibilité pour Niamey de lever des fonds sur les marchés régionaux. Sans compter la suspension des financements extérieurs. Ces derniers étant estimés à plus de 7% du PIB du pays.
Sanctions qui ont plus impacté les populations
Ces mesures visant à faire fléchir les militaires au pouvoir, depuis le putsch du 26 juillet, n’ont pas étouffé le régime nigérien. Comme le voulait la CEDEAO. Des sanctions imposées au Niger, qui ont plus impacté les populations. D’autres sanctions seront infligées par la France allant dans le sens de restreindre l’octroi de visas d’études et de recherches. Sans compter le Quai d’Orsay avait menacé de retreindre l’accès aux artistes du Niger. Mais Paris a vite fait de casser cette dynamique. Dans tous les cas, l’État nigérien a fait preuve d’une « remarquable résilience » face aux multiples pressions.
Le Niger s’est alors tourné vers d’autres pays pour nouer de nouvelles collaborations. On apprend, en effet, que le Premier ministre nigérien a effectué une tournée pour renflouer les caisses de l’État et nouer des partenariats économiques comme sécuritaires. Après un séjour en Russie, le chef du gouvernement nigérien s’est rendu en Turquie puis en Serbie. Tout dernièrement, Ali Mahamane Lamine Zeine a été annoncé en séjour en Iran.
La CEDEAO au Niger pour quoi faire ?
Lors de ce séjour iranien, Téhéran, en plus d’avoir condamné « les cruelles sanctions qui sont imposées par le système de domination », a promis de « partager l’expérience que nous avons dans ce domaine avec nos frères ». Mohammad Mokhber, Vice-président iranien, qualifie de « réussite » la nouvelle dynamique souverainiste dans laquelle s’est engagé le Niger. L’Iran compte offrir au Niger son expérience dans la gestion des sanctions.
Ainsi, à l’occasion de cette visite en Iran, plusieurs accords ont été signés, notamment dans les secteurs de l’énergie, des finances et de la santé. Un rapprochement entre les deux pays certes, mais une opportunité pour l’Iran de renforcer sa présence en Afrique. Comme le font d’ailleurs d’autres pays comme la Russie, la Chine, la Turquie, les États-Unis. Et c’est le moment choisi par la CEDEAO pour se rapprocher des nouvelles autorités du Niger. Pour quoi faire ?