L’association Heifer France, basée à Lille, dans le Nord de la France, met en place des projets d’élevage familial dans des pays en voie de développement, notamment africains. Elle propose de faire des dons originaux : une chèvre, des poules ou encore une ruche… Belles idées de cadeaux solidaires !
Vous voulez faire un cadeau solidaire ? En ces périodes de fêtes, l’association Heifer France propose de faire des dons originaux. Vous pourrez aider des familles rurales africaines à améliorer leur quotidien alimentaire, à augmenter leurs revenus et, surtout, à acquérir une autonomie durable grâce à l’élevage. Heifer France existe depuis 4 ans et fait partie du réseau Heifer international, actif depuis 1947 aux Etats-Unis dans l’aide au développement agricole. Heifer France a été créée à l’initiative d’André Decoster, spécialiste de l’élevage caprin et ancien éleveur. L’association est présente en Europe de l’Est mais aussi dans cinq pays africains : le Togo, le Bénin, le Maroc, la Zambie et, plus dernièrement, le Burkina Faso.
Sur le site de l’association, vous trouverez tous les renseignements nécessaires pour faire vos dons. Vous pouvez acheter une chèvre qui donnera du lait, riche en protéines et minéraux. Un lait qui pourra être bu, vendu ou transformé en fromage. Sans compter le fumier, gage de meilleures récoltes. « La chèvre s’adapte à tous les climats et peut donner naissance et produire du lait dès 1 an », lit-on sur le site. Il vous en coûtera alors 300 euros. Une chèvre « seule » coûte 180 euros en France mais il faut ajouter à cela le transport de l’animal, le matériel d’élevage et de fromagerie, la formation, le salaire du coordinateur local, l’organisation d’associations d’éleveurs et l’aide à la commercialisation des produits.
Experts en élevage de chèvres
« Les chèvres élevées en France sont six à dix fois plus productives en lait que les chèvres locales, qui sont le plus souvent des chèvres à viande, comme c’est le cas au Togo ou au Bénin. Mais il est arrivé que nous allions chercher des chèvres dans des pays frontaliers. Pour un projet en Zambie, par exemple, nous avons acheté les chèvres en Afrique du Sud car elles donnaient beaucoup de lait, étaient à un bon prix et cela nous aurait coûté trop cher d’assurer un transport de France jusqu’en Zambie », explique Christine de Sainte Marie, responsable de la communication et de la collecte des fonds de Heifer France. « Nous sommes experts en élevage de chèvres et nous possédons un savoir-faire important en France. Grâce aux chèvres françaises, nous apportons une aide vraiment efficace. »
Vous pouvez également faire don d’une ruche (deux ruches coûtent 180 euros), d’une poule (un poulailler avec 10 poules et un coq coûte 150 euros et les 10 poussins, 25 euros), acheter une part de puits à 100 euros, payer une formation (un jour de formation pour 15 euros) ou acheter la ferme complète (2 000 euros) qui comprend 30 chèvres, 40 poules et un coq, 2 ruches, 3 semaines de formation et une participation aux puits.
Passage du don
Ce sont les relais locaux de l’association, « toujours des gens du pays et pas des expatriés », qui forment les familles. « Notre but est d’apporter une aide durable, grâce à la vente et à la fabrication de produits. L’aide que nous fournissons aux familles n’est pas de l’assistanat. Nous les rendons autonomes en les préparant à accueillir les animaux, à construire des enclos ou des chèvreries, nous leur donnons une formation pour récolter le miel, nourrir les poules et les chèvres… », indique Christine de Sainte Marie. « De plus, à la réception des animaux, les familles s’engagent à donner un petit, né de leur élevage, à une autre famille, cela les responsabilise. » Ce « passage du don » est très important car il permet aux familles d’aider d’autres familles à se développer. Le développement appelle le développement…
« Le passage du don ne pose généralement pas de problème. C’est même une motivation pour les familles. Ça peut être l’occasion d’organiser une cérémonie ou une fête. Le principe est d’autant plus facile à respecter en Afrique où la culture de la collectivité est très vivace, contrairement à l’Europe de l’Est, où les gens sont plus individualistes. Au Maroc, des villageois ont reçu une ruche au début de cet été. Ils ont commencé la vente de miel début septembre et, avec l’argent récolté, ils font fabriquer une ruche qu’ils donneront à une autre famille… »
Les agoutis aussi
Le pays où Heifer France a le plus développé de projets est le Togo. « Nous y avons une équipe de trois personnes à temps plein, avec des bureaux. De deux projets il y a deux ans, nous sommes passés à une dizaine aujourd’hui. Ils concernent les chèvres, les abeilles, les poules mais aussi les agoutis. Nous adaptons le choix des animaux au contexte et à la situation des familles. Certains n’ont pas la place d’accueillir des chèvres, on leur propose alors une ruche… », poursuit Christine de Sainte Marie. Entre 2000 et 2004, 650 familles, en Afrique et en Europe de l’Est, ont reçu des chèvres d’Heifer France. Grâce au passage du don, ces familles ont aidé à leur tour 400 autres familles.
Le « catalogue » des dons, que l’on trouve en ligne ou en version papier a été lancé en octobre dernier. « Depuis 15 jours, les demandes s’accélèrent et c’est très encourageant », se réjouit Christine de Sainte Marie. « Certaines personnes font des dons de façon collective, d’autres font des dons au nom d’un proche. Cela montre qu’on peut allier la solidarité avec le plaisir d’offrir. Que le don peut être associé à une période festive et positive ! »