Les dirigeants africains réunis au sommet de l’Union africaine (UA) se sont mis d’accord, dans la nuit de jeudi à vendredi, sur la création d’une « Autorité » commune qui remplacera la commission de l’UA. Elle aura pour fonction de « coordonner » les politiques de défense et les relations internationales. Une avancée sur la voie des « Etats-Unis d’Afrique » prôné par le guide libyen, Mouammar Kadhafi, qui souhaitait néanmoins que l’« Autorité » ait un pouvoir plus étendu.
Mouammar Kadhafi n’a pas été totalement exaucé. Malgré les appels répétés à la création d’un secrétariat de défense commun pour toute l’Afrique du guide libyen et président de l’Union africaine (UA), les dirigeants africains ont opté pour le compromis. Après de longues discussions nocturnes, lors du sommet de l’UA, ils se sont accordés, dans la nuit de jeudi à vendredi, sur la mise en place d’une « Autorité » commune censée « coordonner » les politiques de défense et les relations internationales.
Un mot d’ordre : le consensus
La Commission de l’UA est donc remplacée par cette « Autorité ». Sur ce dossier, les présidents ont pris en compte les positions de toutes les parties en présence. Notamment le Nigéria, l’Afrique du Sud et l’Ethiopie qui s’étaient fermement opposés au projet de Mouammar Kadhafi, le considérant comme une atteinte à leur souveraineté. « Le document reflète un peu les sentiments de tout le monde, y compris ceux du guide libyen. Les Etats sont prêts à laisser tomber une partie de leur souveraineté au profit de cette Autorité », a expliqué à l’AFP, le ministre béninois des Affaires étrangères, Jean-Marie Ehouzou. Dans la bataille, le chef de l’Etat libyen a néanmoins obtenu une avancée sur la voie des « Etats-Unis d’Afrique » qu’il appelle de ses vœux, avec l’attribution d’une Autorité compétente en matière de défense commune et de relations extérieures. Des prérogatives que ne possédait par la Commission.
Les fonctions de l’«Autorité»
Pour entrer en vigueur, cette « Autorité », qui sera dotée d’un président, d’un vice-président et de « secrétaires », devra être ratifiée par les Parlements des 53 membres de l’UA. Selon le texte adopté par le sommet de Syrte en Libye, elle sera également chargée de « coordonner les positions des Etats membres de l’Union africaine lors des négociations internationales ». Elle pourra aussi « parler au nom » de toute l’UA « au sein des organismes internationaux, notamment dans le domaine de la politique extérieure, sur mandat des Etats membres ».
Cette décision vient clôturer les débats houleux de ces derniers mois qui opposaient les partisans du statut-quo aux pro-Kadhafi. Une nette avancée pour l’Union africaine