Dans l’écrin des montagnes de l’Atlas, Marrakech vient d’écrire une nouvelle page de son histoire touristique. La ville ocre, comme l’appellent affectueusement ses visiteurs, a connu une année 2024 exceptionnelle en accueillant près de 4 millions de voyageurs.
Marrakech vient de battre un record renouant avec son attrait d’avant les années Covid. Un succès retentissant qui se traduit par plus de 12 millions de nuitées et un taux d’occupation des hébergements dépassant 72%, comme l’a souligné Hamid Bentahar, président du Conseil Régional du Tourisme de Marrakech-Safi.
Ce n’est pas un hasard si la « Perle du Sud » attire autant. Entre ses ruelles sinueuses de la médina, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, et l’emblématique place Jemaa el-Fna, Marrakech offre un voyage dans le temps tout en restant résolument ancrée dans le présent. Les visiteurs s’y pressent pour découvrir ses souks animés, où les parfums d’épices se mêlent aux couleurs chatoyantes des artisanats locaux, mais aussi pour explorer ses havres de paix comme les célèbres jardins Majorelle.
Face à ce succès grandissant, les autorités touristiques ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin. L’Office National Marocain du Tourisme, par la voix de son directeur général Achraf Fayda, mise sur une stratégie ambitieuse de diversification des marchés. L’Amérique latine, l’Asie et l’Afrique sont particulièrement ciblées, avec une volonté claire de renforcer les liaisons aériennes long-courriers vers ces destinations prometteuses.
Tradition et tourisme de masse sont-ils compatibles
Mais ce qui fait la vraie force de Marrakech, c’est sa capacité à conjuguer tradition et modernité. Si la médina continue d’enchanter par son authenticité préservée, le quartier de Guéliz représente le visage contemporain de la ville avec ses boutiques tendance et ses galeries d’art. Cette dualité, portée par l’hospitalité légendaire des Marrakchis, séduit aussi bien les amateurs d’histoire que les voyageurs en quête d’expériences modernes.
Les professionnels du tourisme l’ont bien compris : l’avenir de Marrakech passe par un développement durable et réfléchi. La ville ne cherche pas seulement à augmenter le nombre de ses visiteurs, mais à s’imposer comme une destination responsable, capable de préserver son patrimoine tout en innovant. Un défi de taille pour 2025, mais que la ville semble prête à relever, portée par une collaboration étroite entre acteurs publics et privés.
Les trésors de la ville rouge
Au cœur de ce succès touristique se trouve un patrimoine d’une richesse exceptionnelle. La médina, véritable ville dans la ville, abrite des monuments historiques majeurs comme la mosquée Koutoubia, dont le minaret de 77 mètres domine la skyline marrakchie depuis le XIIe siècle. Le palais de la Bahia, chef-d’œuvre de l’architecture traditionnelle du XIXe siècle, impressionne par ses jardins luxuriants et ses salles décorées de zelliges colorés et de plafonds en bois de cèdre finement sculptés.
Les jardins de la ville constituent un autre atout majeur. Outre les jardins Majorelle et leur bleu célèbre, les jardins de la Ménara offrent une oasis de fraîcheur avec leur grand bassin reflétant les montagnes de l’Atlas. Le jardin secret, récemment restauré, permet de découvrir l’ingénieux système d’irrigation traditionnel qui a permis à Marrakech de prospérer en plein désert.
La région de Marrakech-Safi recèle également des trésors naturels qui attirent les amateurs d’aventure. Les vallées de l’Ourika et du Zat, à moins d’une heure de route, offrent des escapades rafraîchissantes entre cascades et villages berbères traditionnels. Plus au sud, la route menant vers Ouarzazate traverse le col du Tizi n’Tichka, offrant des panoramas spectaculaires sur les montagnes de l’Atlas.
Le soir venu, la place Jemaa el-Fna se transforme en un spectacle vivant unique au monde, reconnu par l’UNESCO comme chef-d’œuvre du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Les conteurs, musiciens et autres artistes perpétuent des traditions orales séculaires, tandis que les restaurants de rue proposent une immersion dans la gastronomie marocaine.
La ville nouvelle n’est pas en reste, avec le quartier branché de Guéliz et ses galeries d’art contemporain, ses restaurants tendance et ses boutiques de créateurs. Plus récemment, le quartier de l’Hivernage s’est imposé comme le nouveau centre du luxe et du divertissement, avec ses palaces, ses spas et ses clubs branchés.
Avec ces performances record, Marrakech prouve qu’elle a tout d’une grande capitale touristique mondiale.