Un violent séisme secoue la région des Grands Lacs


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La ville de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud Kivu, en République démocratique du Congo (RDC), s’est réveillée, dimanche, dans la panique. Un tremblement de terre s’est produit vers 9 heures du matin (7h00 GMT). Ce séisme, dont l’épicentre est situé à 20 km au nord de la ville et d’une magnitude de 6 sur l’échelle de Richter, a causé 40 morts et plus de 300 blessés de pertes en vies humaines et d’importants dégâts matériels. Ce lundi, les hôpitaux continuent de recevoir des blessés.

Notre correspondant à Kinshasa

Ce lundi, le bilan encore provisoire du séisme qui a secoué la région des Grands Lacs fait état de 40 morts et de plus de 400 blessés au Rwanda et en RDC, selon les autorités et sources hospitalières de ces pays frontaliers. Les secousses ont aussi été ressenties au Burundi voisin.

L’on a enregistré 8 morts et 300 blessés dans la ville de Bukavu, une trentaine de morts au Rwanda, mais aussi des dégâts matériels importants, notamment le marché de Nyawera (Bukavu) et des maisons entières qui se sont écroulées, des murs d’églises ainsi que des édifices publics et privés qui accusent des fissures, selon un bilan officiel obtenu ce lundi matin.

A l’extérieur de la ville, dans la chefferie de Kabare, qui entoure Bukavu il y a eu en tout 3 morts et 76 blessés de source officielle. Le tremblement de terre a également été ressenti dans la cité minière de Kamituga, plus de 140 km au Sud-Ouest de Bukavu, sans causer de dégâts majeurs. Six maisons ont été fissurées selon les sources policières. Dans certains hôpitaux de la ville, on a continué à recevoir de nouveaux blessés jusqu’à ce lundi matin.

A l’hôpital de Panzi, on est passé de 36 cas, hier, à 53 hospitalisés ce matin. Le médecin responsable dit qu’avec ce chiffre on est à la limite de la capacité de son établissement. Et que s’il arrivait un nouveau rebondissement, l’hôpital serait débordé.

A propos de la prise en charge, à l’hôpital général de référence de Bukavu, le médecin directeur dit que les victimes du tremblement sont pris en charge gratuitement. L’hôpital a reçu un coup de main des agences humanitaires. Mais le problème à l’hôpital général de référence de Bukavu, c’est la coupure de courant. La cabine d’arrivée d’électricité a cédé et l’hôpital s’est vu dans l’obligation de recourir aux groupes électrogènes.

L’ONU propose son aide aux autorités

La Mission de l’ONU en République démocratique du Congo (Monuc) a proposé dimanche son aide pour assister les victimes du séisme. Le chef de la mission onusienne, Alan Doss, « a immédiatement demandé à la Monuc et aux agences des Nations unies présentes dans les provinces du Sud et du Nord Kivu, de prêter toute l’assistance nécessaire aux populations affectées et aux autorités locales de ces provinces », indique un communiqué de la Monuc.

Parmi les six morts congolais victimes du sinistre figure un « travailleur journalier du bureau de la Monuc à Bukavu », précise le communiqué.

Les politiciens s’en mêlent

«Face à la nécessité d’intervenir de toute urgence pour porter secours aux sinistrés, les élus ainsi que les notabilités du Sud Kivu habitant Kinshasa, se sont réunis en urgence à Kinshasa pour examiner la situation », peut-on lire dans un message fait à la province par les mêmes élus. Ils ont invité les ressortissants du Sud Kivu, tout le peuple congolais ainsi que d’autres personnes de bonne volonté de se mobiliser pour souscrire à la caisse de solidarité nationale ouverte pour la circonstance. De son côté, du Portugal où il se trouve en exil depuis avril 2007, l’opposant congolais Jean-Pierre Bemba, adversaire malheureux de Joseph Kabila à la présidentielle de 2006, a fait part de sa « douleur » après ce séisme meurtrier.

Plus de morts au Rwanda

Parmi les quarante personnes tuées dimanche, 34 l’ont été au Rwanda. Le séisme a surpris des milliers de fidèles pendant la messe matinale, faisant plus de 350 blessés au Rwanda et en République démocratique du Congo voisine.

« Selon les chiffres dont je dispose pour le moment, 34 personnes sont mortes », a déclaré, lundi, le ministre Rwandais de l’Administration locale, Protais Musoni. « Les opérations de sauvetage se poursuivent pour tenter de tirer les gens des décombres de leurs maisons », a indiqué M. Musoni, précisant que la police et l’armée jouaient « un grand rôle dans ces opérations ». Plus tôt, Radio Rwanda avait fait état de 23 personnes tuées « sur le coup dans l’effondrement d’une église » dans laquelle elles étaient rassemblées, dans le district de Rusizi, frontalier de l’ex-Zaïre.

Le séisme a aussi été fortement ressenti au Burundi voisin, où tous les barrages hydroélectriques se sont arrêtés, entraînant une coupure d’électricité d’une demi-heure, a indiqué un responsable de la Régie des eaux. Le sinistre a été ressenti jusqu’à Bujumbura, à environ 120 km au sud de l’épicentre, selon des témoins présents dans la capitale burundaise.

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