Lettre ouverte à Alain Berset, Président de la Confédération Suisse
« Un seul homme qui a avec lui le droit s’appelle Légion ; une seule épée qui a avec elle le droit s’appelle la foudre. Qui dit le droit dit la victoire. Des obstacles ? Il n’y en a pas. Non, il n’y en a pas. Il n’y a pas de veto contre la volonté de l’avenir. » Victor Hugo
« Quand il arrive au nègre de regarder le Blanc farouchement, le Blanc lui dit : « Mon frère, il n’y a pas de différence entre nous. » Pourtant le nègre sait qu’il y a une différence. Il la souhaite. Il voudrait que le Blanc lui dise tout à coup : « Sale nègre. » Alors, il aurait cette unique chance – de « leur montrer… ». Mais le plus souvent il n’y a rien, rien que l’indifférence, ou la curiosité paternaliste. L’ancien esclave exige qu’on lui conteste son humanité, il souhaite une lutte, une bagarre […] » Frantz Fanon
Monsieur le Président,
Il est possible que celle qui vous écrit soit bientôt poursuivie dans votre pays par une consœurs, membre du barreau de Genève, pour diffamation et dénonciation calomnieuse. Ce serait comme mon handicap, un don du ciel, l’opportunité tant attendue d’obtenir justice pour Fotso Victor en racontant une histoire que peu de vos concitoyens semblent pouvoir entendre : le viol d’une légende africaine dans l’indifférence absolue comme l’aurait été à une autre époque celui d’une vulgaire fille publique. Un ancien indigène illettré qui réalise quelque chose de plus grand et plus fou que le rêve américain : naître pauvre à Tséla dans un village, Bandjoun, pendant la colonisation, prendre le chemin de Hiala et devenir un capitaine d’industrie. Comme tous les milliardaires avisés de son époque, il se tourne vers la Suisse pour pérenniser son empire mais son africanité et le conservatisme d’un monde qui lui refusait toute légitimité ont permis une tournante orchestrée par son fils et sa gestionnaire de fortune. Cette dernière est cette consœur qui j’espère aura l’hubris de me faire ce procès tant souhaité pour la gloire de mon père. Ainsi, en Suisse, une justice, même civile, adressera, même de manière indirecte, l’extorsion en bande organisée de Fotso en faisant de sa fille handicapée la défenderesse.
Histoire genevoise à la sauce jaune
Folle ou juste habitée, je boue d’impatience d’enfin briser le plafond de préjugés et d’autres vieilleries de ce refus du monde soi-disant civilisé d’écouter une avocate qui boîte en la réduisant à une Africaine trop bien née pour avoir une quelconque légitimité ou habileté pour pas confondre griefs intimes avec le politique et l’injustice en tentant tout même l’inhabituel afin de faire parler le droit. Il est vrai que la démission suffisante mais convenue du barreau de Genève devant ses responsabilités quoi que condescendante fut un progrès puisqu’au moins, le Bâtonnier Oural eut l’élégante sollicitude de m’apprendre ce qu’était un barreau. Contrairement à l’État du Cameroun et la famille de mon père qui ont fait de moi, aidés par l’indifférence de l’État Belge, l’embarras de celui des États-Unis et le silence dévastateur d’autres, cette leçon que l’autorité judiciaire a cru bon me donner les fondamentaux était moins saignante que ce sous-entendu bien ancré que je ne suis qu’une folle qui est handicapée parce qu’elle est détraquée.
Très épicée, trop africaine, cette histoire genevoise à la sauce jaune qui est aussi la mienne n’est de tout évidence pas entendable ou juste insignifiante. Le handicap de celle qui la raconte tout comme l’exotisme de son père indispose en rendant les victimes non pas imparfaites ou seulement mauvaises mais aguicheuses, imprudentes et coupables : ce qui nous est arrivé est donc normal et mérité ! Nous l’avons cherché en ne restant pas à notre place. Nous avons eu la suffisance incroyable d’oublier qu’aucun milliard, aucun diplôme n’efface la négritude surtout au pays où l’argent ne doit pas faire de bruit. Cependant, elle n’est pas une histoire à l’eau de rose sans objet et pose de manière saignante la question de l’asymétrie des relations entre les pays africains et la Suisse. Fotso Victor croyait avoir mis sa fortune en sécurité pour sa descendance ; comme par enchantement, elle a disparu parce qu’il a fait confiance à Catherine Crochet convaincu comme trop d’Africains de son époque et de maintenant qu’elle était trop blanche et trop suisse pour l’abuser. Votre pays pour mon père était celui de la respectabilité et de l’ordre juste mais jusqu’ici la Suisse n’a été avec lui ni respectable ni juste en se « crochetisant ! »
Fotso Victor a donc très tôt choisi la Suisse
Le Dernier Bamiléké se sentait totalement en confiance à Genève ; il n’a pas vu le piège se refermer sur lui : un fils trop pressé de prendre sa place, une avocate achetable et un environnement où parce que noir c’est noir, le viol et le vol sont rentables. Vieux et orgueilleux, Fotso Victor a donc encaissé. Il ne pouvait pas crier. En fin de vie, certain qu’elle viendrait avec des railleries, du paternalisme mais sans véritable assistance ou réparations, il ne voulait pas de pitié. Catherine Crochet a encouragé et exploité cette perception que la justice suisse serait impuissante ou pire un problème. Imaginer cela arriver à un milliardaire non-africain, le barreau de Genève, les autorités, les politique et les élites suisses seraient tellement outrés que je ne serai pas la seule à poser des questions à Catherine Crochet en demandant à l’État du Cameroun des clarifications sur le statut d’Yves Michel Fotso. Je souhaite ce procès pour dénonciation calomnieuse afin qu’il ne soit plus possible pour la Suisse, la Belgique, la France, les États-Unis et les autres pays de nier ce scandale d’État en empêchant l’administration de la justice pour dire toujours poliment mais à la camerounaise en permettant à beaucoup de prendre leur part de la fortune Fotso, « on va faire comment ! »
Monsieur le Président, vous ne vous en doutez certainement pas mais l’Afrique coloniale a eu une génération hors du commun d’industriels qui sont devenus des capitaines d’industrie avec la décolonisation parce qu’ils avaient un esprit d’entreprise exceptionnel. Ces êtres se sont retrouvés ultra-riches sur un continent très pauvre et en voie de développement devant faire face à des États ineptes, parfois prédateurs, et des politiques aux aguets et parfois même aux abois. La Suisse est devenue par eux, très tôt, un eldorado non pas pour dissimuler de l’argent sale mais s’assurer qu’ils ne seraient pas complètement plumés et que leur fortune passerait aux générations suivantes. Fotso Victor a donc très tôt choisi la Suisse, particulièrement parce qu’il y avait un vieux compagnon de route qui était devenu un ami fidèle : Pierre Castel.
Ce qui peut arriver à un capitaine d’industrie africain en Suisse
Parce qu’il avait vécu plus longtemps que les autres géants de sa génération, il essayait d’apprendre de leurs erreurs en préparant minutieusement sa succession. Je vous interpelle, Monsieur le Président, sur ce qui peut arriver à un capitaine d’industrie africain en Suisse sans que personne, pas même son gestionnaire de sa fortune, n’intervienne et qu’il soit possible pour cette dernière, sans rendre des comptes, d’utiliser la justice pour ne pas avoir à répondre de ses actes. Les Africains ne crient pas lorsqu’ils se font violer en Suisse pour leur plaisir personnel mais parce qu’ils sont rarement des victimes comme les autres. Genève reste une citadelle où ils ne sont tolérés que s’ils y mettent le prix sans jamais être intégrés ou juste pleinement acceptés. En m’excusant auprès de Pierre Castel d’oser l’argument mais si c’était lui la victime, il y aurait un tel scandale dans votre pays que personne ne pourrait fermer les yeux en parlant de compétence ou en exigeant encore le difficile de sa fille rendu impossible par d’indécents murmures, sous-entendus et non-dits.
Fotso Victor a eu le malheur de naître dans un pays où l’État peut être prédateur et ses serviteurs peuvent tout casser sur hautes instructions en instrumentalisant les juridictions étrangères. On parle trop souvent de dirigeants africains qui font des séjours coûteux dans votre patrie en utilisant de ses atouts et de son système bancaire sans nuancer et montrer le mal n’est pas que d’un côté. Il est grand temps qu’on parle de ces entrepreneurs du continent noir qui viennent dans votre pays pour pérenniser des fortunes acquises par leur labeur parce qu’il est trop périlleux de les conserver en Afrique sans craindre l’instabilité et des vendettas politiques. Ce qui est arrivé à Fotso Victor à Genève prouve que lorsque l’anormal et le tragique arrivent, les milliardaires africains de Suisse redeviendront toujours nègres puisque l’Africain est toujours coupable de quelque chose, que son argent ne peut pas être propre et que l’État en Afrique reste essentiellement sans dent.
Normalisation d’une prédation hors du commun
Si mon patronyme était Castel, Me Crochet aurait des comptes à me rendre ainsi qu’à la justice sans pouvoir inverser les rôles et devenir la victime alors que son bilan est catastrophique et qu’au minimum, elle a tu l’abus de faiblesse et confiance d’un vieil Africain et l’extorsion de millions de francs suisses sans même penser encore aujourd’hui qu’elle doit des explications aux ayants droit de Fotso Victor et à l’autorité judiciaire de son pays. Comment la Suisse peut-elle permettre cela en envoyant le message que les gestionnaires de fortune, lorsqu’il est question de patrimoines africains, sont tout puissants ? Ce qui me choque est la normalisation d’une prédation hors du commun en s’attaquant personnellement à celle qui la pointe du droit en déshonorant un mort.
Monsieur le Président, je parle beaucoup de mon handicap parce qu’il explique beaucoup. Ma jambe de travers aujourd’hui amputée a créé un attachement rare avec mon papa et ne permettra jamais de renoncer à restaurer son honneur. Je sais que la séparation des pouvoirs essentielle en démocratie mais je crois aussi que les politiques ont leur mot à dire sur des injustices qui entachent l’image de tout un pays. L’histoire des relations entre la Suisse et l’Afrique est aussi celles de mercenaires astucieux, sans aucun scrupule, qui exploitent les vulnérabilités des grandes fortunes africaines, impunément. Avec la Cheffe du Département fédéral Justice Police, le Procureur général de la Confédération, celui de Genève, le Bâtonnier du barreau de Genève, je vous invite donc à une des audiences de ce futur procès en diffamation pour mesurer les ravages de certains préjugés, de l’indifférence, d’une cécité voulue et d’une grossière hypocrisie.
Avocate à papa détraquée qui boite pour exister
Il est normal que ce soit la fille handicapée du milliardaire broyé par les hautes instructions camerounaises qui fasse parler le droit en Suisse pour confirmer que oui disability matters. Lorsqu’un État fait d’une handicapée une folle sans protestations, la providence ou un je ne sais quoi supérieur lui donne ce qu’il faut de force et de courage pour crier « j’accuse » et permettre la manifestation de la vérité. Ma folie, Monsieur le Président, est de n’avoir pas peur de confronter une consœur qui joue à domicile convaincue que la justice en Suisse peut passer par un procès entre avocates. Être handicapée est une bénédiction lorsqu’on est une femme de couleur, fille de milliardaire et que la Suisse comme d’autres pays, en singeant le Cameroun, fait de vous une avocate à papa détraquée qui boite pour exister.
Votre pays, ses médias et ses élus sont trop à l’aise pour parler de l’Afrique en des termes péjoratifs qui confirment certains préjugés, démontrent leur supériorité économique la pensant assise sur une morale pour juger, condamner et se déresponsabiliser. Non, celle qui vous écrit n’est pas une tiers-mondiste illuminée mais une libérale dans le sens américain du terme plutôt libertaire qui aimerait simplement que la Suisse découvre l’importance d’être constant en mettant ses valeurs avant ses intérêts financiers surtout qu’il est question du monstrueux. Il n’est ni normal ni suisse qu’une des plus grosses escroqueries du siècle ne relève de la compétence de personne en n’étant même pas relayée dans l’opinion publique parce que sa victime n’est que camerounaise et qu’elle avait une vie privée exotique. Il est, osons le mot, fou qu’il soit exigé des Africains de prouver eux-mêmes leur viol et que leur argent ne soit jamais autant propre et respectable que lorsqu’il sert aux autochtones afin, sans doute, d’éviter à tout prix le grand remplacement ou juste l’ensauvagement !
Fotso Victor a préparé sa succession en pariant sur la Suisse
Je me dois donc de remercier d’avance ma consœur de m’offrir l’opportunité en or de démontrer que contrairement à ce qui est trop facilement chanté en salissant Fotso Victor, il a préparé sa succession en pariant sur la Suisse mais a été volé par Yves Michel Fotso qui l’a corrompue certain que son père n’oserait pas publiquement admettre qu’il avait un fils qui était tout ce que ses ennemis disaient de lui. Un vieux nègre à Genèvre a accepté son viol et ses humiliations pour ne pas avoir à manger sa chair et face au pire des déshonneurs publiquement dans un monde qui l’a toujours considéré comme un intrus et donc illégitime. Lorsque j’aurai devant moi Catherine Crochet, je ne lui demanderai que de la vérité et toute la vérité en insistant sur cette facilité confortable et paternaliste avec laquelle elle a pu duper un vieux nègre pourtant son client et qui lui permet de s’attaquer à une fille qui ose se mettre sur son chemin en lui disant, « à moi, Comte deux mots. »
Monsieur le Président, mon combat n’est toutefois pas que personnel. Obtenir justice pour Fotso Victor signifie également sauvegarder une haute vision de la Suisse, du droit et de la justice centrée non plus sur l’argent, les accoutrements et la technique mais l’être humain, son histoire et nos valeurs communes. Genève ne doit pas être la banque sans âme d’un pays qui préfère le matérialisme à la civilisation en embrassant des sauvageons fortunés tant que leurs victimes n’ont que la peau noire et qu’ils mettent un masque blanc. Cette monstrueuse hypocrisie qui force une handicapée à prendre la place du Ministre public doit cesser parce qu’elle efface toute trace des vieux nègres en Suisse en permettant au viol, au crime de payer.