Un vaccin contre le VIH/Sida à efficacité partielle d’ici à huit ans


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Le Pr Michel Kazatchkine, ambassadeur français chargé de la lutte contre le VIH/SIDA et les maladies transmissibles, a révélé mardi à Dakar, que des recherches dans des laboratoires de France devraient aboutir d’ici à huit ans à
l’obtention d’un vaccin qui prolongerait considérablement la durée de vie des séropositifs.

Dans une interview accordée à la PANA en marge des travaux du sixième Congrès de la Fédération africaine des sociétés d’immunologie (FAIS), le Pr Michel Kazatchkine a souligné que ce vaccin à efficacité partielle « permettrait à l’organisme des séropositifs de garantir une réponse immunitaire au virus du VIH/Sida ».

« Le virus en question pourrait être contenu par la réponse
immunitaire. Du coup, ce virus serait moins agressif, et la maladie serait d’un court évolutif », a expliqué l’ambassadeur, notant que grâce aux effets de ce vaccin, il y aurait une trentaine d’années entre la date de l’infection et celle à laquelle les premiers symptômes de la maladie vont apparaître chez l’individu.

Pour Michel Kazatchkine, qui est également un ancien directeur de l’Agence nationale de recherches sur le SIDA (ANRS) en France, la mise au point de ce vaccin serait une évolution notable pour les chercheurs et toutes les communautés.

« La conséquence première de cette découverte serait un soulagement des familles dont les membres séropositifs ne vont plus mourir dans un laps de temps court pour cause du VIH/Sida », a-t-il déclaré.

Des essais déjà très avancés

Il a estimé que l’on pourrait aussi administrer ce vaccin à des personnes déjà atteintes par le virus. « En plus du traitement grâce aux antirétroviraux, ce vaccin permettrait aux séropositifs de ne plus subir toutes les conséquences de la maladie. Ce vaccin atténuerait véritablement ces conséquences », a fait savoir le Pr Michel Kazatchkine, gardant l’espoir que l’Afrique va bénéficier des
fruits des recherches sur le vaccin anti-VIH/Sida.

« Les essais sont déjà très avancés et très positifs dans nos laboratoires. Nous avions voulu installer un laboratoire en Côte d’Ivoire pour procéder à des essais, dans le cadre de la découverte du vaccin, mais la situation politique de ce pays ne nous a pas permis de concrétiser cette initiative », a fait remarquer l’ambassadeur français chargé de la lutte contre le VIH/Sida et les maladies transmissibles.

Tout en étant optimiste quant à la mise au point du vaccin anti-VIH/Sida à efficacité partielle, le Pr Michel Kazatchkine a estimé que c’est « irréaliste de penser que l’on peut aboutir à un vaccin capable de protéger complètement l’organisme contre l’infection, avec les connaissances actuelles sur le virus ».

« Pour mettre en place un tel vaccin, il faudrait que l’on sache faire à l’organisme des anti-corps qui neutralisent le virus, et c’est ce que nous ne savons pas faire », a expliqué le médecin, sur un ton désolant.

L’engagement du Pr. Michel Kazatchkine dans la lutte contre le VIH/Sida remonte aux toutes premières années de l’épidémie. Personnalité scientifique de renommée internationale dans le domaine de l’immunologie, il a présidé le conseil scientifique (Technical Review Panel) du Fonds mondial de lutte contre le sida, le paludisme
et la tuberculose.

Il est par ailleurs président du groupe consultatif stratégique et technique pour le VIH/Sida de l’OMS (Strategic and technology advisory committee for HIV/AIDS).

Avec près de trente millions de séropositifs, soit près des deux-tiers du total mondial, l’Afrique subsaharienne est la région la plus touchée dans le monde.

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