L’Etat sénégalais et l’Union africaine se sont mis d’accord sur l’architecture d’un tribunal spécial pour juger Hissène Habré, ancien président tchadien. Les pourparlers se poursuivent, mais le Sénégal s’est déjà engagé à démarrer la phase d’instruction avant la fin de l’année 2012.
La délégation sénégalaise du ministère de la Justice et les experts de l’Union africaine (UA), se sont accordés sur les questions techniques relatives à l’organisation du procès de Hissène Habré. Le tribunal chargé de juger l’ancien président tchadien sera composé de quatre chambres extraordinaires. Ces dernières seront présidées par des experts africains et composées de magistrats sénégalais et d’un représentant de l’UA.
Aminata Touré, ministre sénégalaise de la Justice, s’est montrée confiante quant au démarrage du procès avant la fin de l’année 2012. Toutefois, le financement de ce dernier demeure une question importante. Même si, il y a deux ans, les bailleurs de fonds s’étaient engagés à le financer à hauteur de 8 millions d’euros.
Un exil médiatique
Hissène Habré est soupçonné d’être responsable de la mort d’au moins 40 000 personnes avant son renversement par Idriss Deby, le 1er décembre 1990. Voir la vidéo ci-dessous :
En janvier 1992, plusieurs fosses communes sont découvertes aux alentours de N’Djaména, la capitale, alors que Habré est en exil à Dakar.
Le 19 septembre 2005, un mandat d’arrêt international assorti d’une demande d’arrestation immédiate, est délivré par la justice belge (certains plaignants ayant la nationalité belge) et transmis aux autorités sénégalaises. Après son arrestation en novembre et ses quelques jours de garde à vue, Habré ressort libre et l’affaire est confiée à l’UA. L’organisation mandatera le Sénégal, en juillet 2006, pour juger l’ancien chef d’Etat tchadien pour crimes contre l’humanité, crimes de guerres et actes de torture. Les autorités sénégalaises suspendront finalement l’action judiciaire, face au coût d’un tel procès.
Néanmoins, depuis l’arrivée de Macky Sall au palais présidentiel, les choses semblent se décanter. Hissène Habré, au Sénégal depuis 22 ans, pourrait ainsi vivre ses derniers mois de liberté.
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