Un ressortissant chinois a été condamné par un juge rwandais, à 20 ans de prison ferme. Gérant d’une mine, il lui est reproché d’avoir torturé ses employés.
Le procès était très attendu au Rwanda, où avait eu lieu des pratiques d’une autre ère. A la barre, un gérant chinois d’une mine d’étain de Ali Group Holding Ltd, qui n’hésitait pas à punir, de la plus dure des façons, ses employés locaux, des Rwandais. L’homme les ligotait à un poteau et les fouettait à souhait. Pour le juge Jacques Kanyarukiga du tribunal du district de Rutsiro, il ne fait aucun doute que l’accusé a torturé les victimes.
Mieux estime la robe noire, le ressortissant chinois leur a infligé des châtiments corporels dans une intention malveillante. Ce que le tribunal considère comme étant « un crime grave ». Suffisant pour que l’homme soit condamné à 20 ans de prison. Présent à son procès qui s’est tenu mardi, Shjun Sun a reconnu avoir agressé deux employés. Comme argument, il justifie les avoir battus parce qu’il était frustré et fatigué de fréquemment les surprendre en flagrant délit de vol d’étain.
Le versement d’une indemnisation individuelle d’un million de francs rwandais à chacune des victimes ne l’a pour autant pas épargné de passer par la case prison. Le juge considérant que loin d’une phase de réconciliation, les employés étaient « traumatisés et avaient peur de lui ». Un autre gérant de l’entreprise a, lui, écopé de douze ans de prison. Il a été reconnu coupable de complicité de tortures. Quant au troisième accusé, il a été libéré, car jugé non coupable.
Si le procès a eu lieu mardi et l’information rendue publique ce mercredi, les faits se sont déroulés au mois de septembre 2021, lorsqu’une vidéo de 45 secondes sur laquelle apparaissait un chinois fouetter un homme attaché à un poteau, avec une corde. L’Asiatique était visiblement très en colère. La vidéo est immédiatement devenue virale, poussant les autorités rwandaises à se saisir du dossier, qui a été bouclé par une condamnation.