Un « train contre le palu » reliera, le 9 août, Pointe-Noire à Brazzaville. L’initiative, qui associe le ministère de la Santé, les Nations Unies et le Japon, vise à transporter et pré-positionner 300 000 moustiquaires imprégnées d’insecticide pour protéger les enfants congolais. Explications du Dr Koen Vanormelingen, représentant de l’Unicef à Brazzaville.
Le Congo se raille du paludisme. Le gouvernement, les Nations Unies et le Japon organisent, le 9 août, le « train contre le palu ». Plus de 300 000 moustiquaires imprégnées d’insecticide seront distribuées aux quatre coins du pays pour protéger tous les enfants de moins de cinq ans – estimés à 600 000 – contre les piqûres qui peuvent provoquer la maladie. C’est la première stratégie du programme national de lutte contre le paludisme, qui en comporte trois autres : la pulvérisation intra-domiciliaire (qui consiste à asperger d’insecticides les murs des maisons), la prévention des accès chez la femme enceinte (grâce à un traitement préventif dispensé deux fois pendant la grossesse) et le traitement des malades avec une nouvelle combinaison de médicaments à base d’artémisinine (ACT). Le Dr Koen Vanormelingen, représentant de l’Unicef à Brazzaville, précise l’objectif du « train contre le palu », prélude à la grande campagne nationale de sensibilisation d’octobre.
Afrik.com : Comment va se dérouler la distribution des moustiquaires ?
Koen Vanormelingen : Le train va partir de la gare de Pointe-Noire le 9 août et arrivera dans la nuit à Brazzaville. L’objectif de ce train est triple : transporter les stocks de moustiquaires imprégnées longue durée, les distribuer dans les départements du Kouilou, Niari, Lékoumou, Bouenza et du Pool, où elles seront pré-positionnées dans les circonscriptions socio-sanitaires – et mobiliser et sensibiliser les medias, la population et la société civile contre le paludisme.
Afrik.com : Pourquoi avoir choisi le train ?
Koen Vanormelingen : Par la route, cela nous aurait pris deux jours, dans des conditions très difficiles parce que parce que les voies ne sont pas facilement praticables et sont en cours de réfection. Organiser un convoi de camions coûte aussi très cher. Or, il nous aurait fallu 14 camions pour transporter les 300 000 moustiquaires. Nous avons par ailleurs obtenu un partenariat avec le Chemin de fer Congo-Océan, qui nous a fait un tarif préférentiel.
Afrik.com : Il y a 300 000 moustiquaires, mais deux fois plus d’enfants au Congo. Comment seront-ils tous protégés ?
Koen Vanormelingen : Le Japon a offert 300 000 moustiquaires, mais, à Brazzaville, il y a déjà un stock de 50 000 moustiquaires et 210 000 autres doivent encore arriver grâce à la Fondation des Nations Unies. Le nombre d’enfants est supérieur au nombre de moustiquaires, mais, au Congo, la moyenne par famille d’enfant de moins de cinq ans est de 1,4 ou 1,5. On peut alors compter environ deux enfants de moins de cinq ans par foyer, qui dormirons chacun sous la même moustiquaire.
Afrik.com : Sur le long terme, quels sont les objectifs de la lutte contre le paludisme ?
Koen Vanormelingen : Notre objectif est que d’ici fin 2008 chaque femme enceinte et chaque enfant de moins de cinq ans soit protégé par une moustiquaire imprégnée. D’ici 2009, nous voulons que chaque famille compte trois moustiquaires imprégnées.
Photos : Unicef