Un trafic international de cocaïne démantelé entre le Maroc et la France


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De la drogue
De la drogue

Une enquête approfondie menée par les douaniers français a permis de démanteler un vaste réseau de trafic de drogue international, avec la saisie d’1,7 tonne de cocaïne d’une valeur estimée à 51 millions d’euros. Cette saisie a conduit à l’arrestation de plusieurs suspects, dont un résident du Maroc, lié à un groupe de joueurs de poker. La drogue avait été soigneusement dissimulée dans des armoires, des canapés et des fauteuils, expédiés sous prétexte de déménagement de la Martinique vers la France métropolitaine.

Des meubles pour dissimuler la cocaïne

Le trafic s’étendait sur une période comprise entre le 12 juillet et le 9 août 2022, lorsque les enquêteurs de l’Office anti-stupéfiants (OFAST) ont commencé à remonter la filière. Le principal suspect identifié lors de l’enquête est un homme surnommé Eduardo, alias Dodo, qui réside à Mennecy (Essonne). Il est apparu dans les communications téléphoniques des enquêteurs qu’il était en relation avec une société de déménagement basée en Martinique.

Dodo se rendait fréquemment en Martinique, dans l’Oise et les Alpes-Maritimes, où il louait des entrepôts, des véhicules et des logements, tout en achetant des meubles pour y dissimuler la cocaïne. Lors de son arrestation fin août 2022 à son domicile, les forces de l’ordre ont saisi quatre téléphones et mis la main sur des preuves essentielles concernant l’organisation du réseau. Lors de ses auditions, Dodo a révélé aux enquêteurs qu’il avait fait la connaissance en 2022 de Kamel A., un joueur de poker professionnel vivant au Maroc.

Connexion entre le monde du poker et le trafic de drogue

Ce dernier, surnommé « Gros », lui avait proposé un « petit boulot » en Martinique après une partie de poker, moyennant une rémunération de 3 000 euros. Selon les détails fournis par Dodo, la tâche consistait à louer un local, acheter des meubles et effectuer quelques travaux de bricolage. L’enquête a permis de découvrir que ce trafic de drogue avait des ramifications plus larges et que Kamel A. en était un acteur clé.

Kamel A., qui participait alors à un tournoi de poker en Espagne, a été interpellé dans un hôtel à Barcelone par la police locale, puis remis aux autorités françaises le 1ᵉʳ septembre 2022. Face au juge, il a nié toute implication dans le trafic de drogue, se défendant de toute responsabilité dans l’affaire. Son arrestation n’a cependant pas mis fin à l’enquête, qui a conduit à d’autres arrestations et à la saisie de nouveaux éléments. Les investigations se poursuivent, avec des expertises supplémentaires prévues sur les scellés, et l’affaire devrait connaître son dénouement dans plusieurs mois.

Une justice et un coup de bluff judiciaire

Le parcours judiciaire de Kamel A. a pris une tournure inattendue le 2 octobre 2024. En l’absence de son avocat, Tarek Koraitem, qui ne s’est pas présenté au débat, une décision de remise en liberté a été rendue par la chambre de l’instruction de Paris. Cette absence a permis à Kamel A. de bénéficier d’un « coup de bluff judiciaire », une décision qui a étonné nombre d’observateurs proches du dossier. Cette remise en liberté, certes temporaire, a ajouté un rebondissement dans une affaire qui reste encore loin d’être résolue.

Le trafic de cocaïne découvert est symptomatique de la complexité croissante des réseaux criminels transnationaux qui opèrent entre l’Europe et l’Afrique du Nord. Malgré les avancées significatives de l’enquête, il est fort probable que de nouvelles arrestations et investigations viennent enrichir le dossier dans les mois à venir.

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Je suis passionné de l’actualité autour des pays d’Afrique du Nord ainsi que leurs relations avec des États de l’Union Européenne.
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