Coup de théâtre à Monaco. Nicole Coste, hôtesse de l’air d’origine togolaise, a révélé à la presse qu’Alexandre, son fils de 20 mois, était l’enfant du nouveau souverain monégasque Albert II. Un enfant que le prince aurait d’ailleurs reconnu devant notaire en décembre 2003 après avoir effectué un test d’ADN. Sur le Rocher c’est le mutisme total. Car Alexandre est potentiellement l’héritier de la principauté.
Moi Alexandre, 20 mois, métisse togolo-monégasque, héritier du prince Albert II de Monaco. La principauté a découvert dans la presse, en début de semaine, que le nouveau souverain avait un enfant caché qu’il aurait eu avec une ex-hôtesse de l’air d’origine togolaise[[<*>L’article est en grande partie inspiré par l’interview que Nicole Coste a accordé à Paris Match, numéro 2920, sorti ce mercredi en France.]] . Photos à l’appui, notamment avec le Prince et son enfant présumé dans les bras, Nicole Coste, 33 ans, s’est confiée, entre autres, à l’hebdomadaire français Paris Match, en lui accordant une interview de 4 pages. Elle affirme qu’Albert aurait reconnu l’enfant en 2003 et qu’il aurait pratiqué un test ADN.
« Je ne suis pas une chercheuse d’or », explique-t-elle. « Je veux qu’Alexandre (qui est par ailleurs le deuxième prénom d’Albert, ndlr) grandisse normalement avec un père. Que cessent les mensonges. Moi, je n’en peux plus de mentir, de me cacher et de passer pour la maîtresse de ses amis (…) Je veux rétablir la vérité pour que ses deux frères aient une image digne de leur mère », précise-t-elle pour justifier ses révélations à la presse.
Le Prince Rainier hostile à l’union
C’est en juillet 1997 que le Prince Albert rencontre Nicole sur un vol Paris-Nice. L’idylle prend rapidement forme, sans que l’héritier ne cache sa liaison. « Il ne m’a jamais demandé de ne pas parler, et d’ailleurs cela ne me serait pas venu à l’esprit, il ne m’a jamais ‘cachée’ », affirme-t-elle. Elle le retrouve souvent à Monaco dans son appartement, dont il lui aurait donné les clés. L’affaire serait devenue plus sérieuse, mais se complique le jour où elle est présentée au père d’Albert, le Prince Rainier. Si, en bon prince, il sait rester courtois, « au moment de partir, il dit à son fils : ‘Il faut que je te parle’ ». Le lendemain, Albert retourne sa veste : « J’ai réfléchi, m’a-t-il répondu. Je pense qu’il vaut mieux que nous restions amis ».
Mais la romance continue dans une semi clandestinité. Quand elle le retrouve à Monaco pour fêter avec lui son anniversaire en décembre 2002, les deux amants succombent une fois de plus à leur passion. La nuit où Alexandre fut conçu. « Ce n’était voulu ni de lui, ni de moi », affirme Nicole. Dans un premier temps, Albert réagit relativement bien à l’annonce de la grossesse. « Garde-le. Je m’en occuperai. Vous ne manquerez jamais de rien. Je ne te promets pas de t’épouser, mais garde-le et ne t’inquiète pas : je le ferai petit à petit entrer dans la famille », lui aurait-il déclaré.
A cinq mois de grossesse, Albert ne veut plus de l’enfant
Pendant la grossesse, Nicole se dit livrée à elle seule. Devant la discrétion du père, elle finit par l’appeler à cinq mois et demi. Apparemment très tendu il lui dit : « J’ai tourné tout ça dans ma tête. J’ai demandé conseil. L’enfant est impossible. » C’est seule qu’elle accouche à l’hôpital Saint-Vincent-de-Paul à Paris. C’est là qu’elle y reçoit la visite « d’un laboratoire français, accrédité par l’institut médico-légal suisse, pour un prélèvement d’ADN » de son fils.
C’est à deux mois et demi qu’Albert voit son fils pour la première fois. Nicole lui demande de reconnaître l’enfant. « Dans mon esprit, la non-reconnaissance, pour un enfant, cela revient à lui refuser ses racines. Au Togo, mon pays d’origine, c’est quelque chose de très importante et dans mon éducation également. Un homme africain a le droit d’avoir plusieurs femmes, mais un enfant est toujours une joie, il n’est jamais honteux. Ce genre de chose n’arrive jamais là-bas : un père aurait forcé son fils à reconnaître son enfant et à l’assumer. »
Albert signe l’acte de naissance en décembre 2003
Sans animosité envers Albert, qu’elle semble profondément respecter, elle explique que ce dernier a fini par signer le 15 décembre 2003 l’acte de naissance d’Alexandre. Une signature devant notaire dont elle n’a pourtant pas de copie. « On ne m’a donné aucun papier, je n’ai que le numéro d’enregistrement de l’acte. J’ai réclamé plusieurs fois une attestation du notaire (…) On m’a répondu : ‘Plus tard’.»
Beaucoup de monégasques connaissaient, semble-t-il, le vrai-faux secret du Prince. Mais l’histoire étalée au grand jour dans les tabloïds français, allemands, anglais et italiens, donne une toute autre tournure à la situation. Personne ne s’était ému outre mesure sur le Rocher, le mois dernier, quand une Américaine avait présenté sa fille de 13 ans comme celle de Rainier. Car dans la principauté, la filiation, héréditaire, se fait de père en fils. Et Alexandre pourrait tout à fait, si l’affaire s’avère exacte, revendiquer la couronne monégasque. Ce qui ferait assurément se retourner le Prince Rainier dans sa tombe.