9 jours de jeûne à bord d’une fusée Soyouz. C’est ce qui attend le premier spationaute malaisien. Le décollage est prévu pour le 10 octobre prochain, en plein mois de ramadan
Jeûner dans l’espace pendant le ramadan ? C’est le projet de Sheikh Muszaphar Shukor, le premier spationaute malaisien musulman, qui doit décoller du cosmodrome de Baïkonour le 10 octobre prochain, à bord d’une fusée russe Soyouz. « Si on ne peut pas observer le rituel (du ramadan) dans l’espace, on est autorisé à le faire en revenant. Mais en tant que musulman, j’espère jeûner dans l’espace », a déclaré, jeudi, le jeune médecin, à la presse, au centre d’entraînement de la Cité des Etoiles, près de Moscou.
Evidemment, respecter à la lettre les rituels propres au mois de Ramadan sera difficile pour ce spationaute de 35 ans. Mais ce dernier considère que ce voyage et le jeûne ne sont pas incompatibles, l’Islam étant une religion « indulgente ». Puis le département du Développement islamique de Malaisie n’a pas lésiné sur les recommandations et a publié un fascicule de 20 pages qui lui rappelleront, en cas de doute, les règles à observer dans l’espace pendant le ramadan. Des prières aux ablutions, en passant par la rupture du jeûne, au moindre doute, Sheikh Muszaphar Shukor n’aura qu’à le consulter pour être le plus en adéquation possible avec le rituel à suivre. « Si vous ne pouvez pas vous tenir droit debout, vous pouvez vous baisser (…), vous asseoir. Et si vous ne pouvez vous asseoir, vous devrez vous allonger », est-il expliqué au spationaute afin qu’il puisse prier en apesanteur. En ce qui concerne la fréquence des prières, le département du Développement islamique de Malaisie a tranché. Ce sera comme sur Terre, à savoir 5 fois par jour, en se basant sur l’heure de Baïkonour. Car en théorie le Malaisien devrait prier 80 fois par jour à bord de la Station spatiale internationale (ISS), cette dernière effectuant 16 rotations toutes les 24 heures autour de la Terre.
Sheikh Muszaphar Shukor, doit passer neuf jours à bord de l’ISS avec le Russe Iouri Malentchenko et l’Américaine Peggy Whitson. Après avoir été sélectionné parmi des milliers de Malaisiens, M. Muszaphar s’entraîne depuis un an à la Cité des Etoiles. Il est un grand admirateur du premier homme dans l’espace. « J’espère devenir comme Iouri Gagarine, susciter un intérêt parmi les Malaisiens, en particulier les écoliers (..) Je me souviens avoir beaucoup lu sur lui quand j’étais enfant. Il m’a tellement inspiré dans ma vie et je peux voir maintenant combien il a inspiré les Russes », a-t-il affirmé.
Une façon originale de célébrer le ramadan. Une chose est sûre, M. Muszaphar va devoir se fier à sa montre une fois dans l’espace, il ne risque pas d’entendre l’appel du muezzin…