Des images d’un ressortissant sénégalais, en train de subir des violences infligées par des agents des forces de l’ordre en Italie, défraient la chronique au pays de la Téranga. Outre la condamnation par les autorités, les populations se disent scandalisées par ces « pratiques d’une autre époque ».
C’est une vidéo dans laquelle un ressortissant sénégalais se fait violenter par des supposés éléments de la police italienne qui secoue actuellement le Sénégal. Aucun doute qu’il s’agit d’un ressortissant de ce pays d’Afrique de l’Ouest, du fait du dialecte parlé dans la vidéo. Sur les images, l’homme, plaqué au sol, a été maintenu dans cette position, pendant plusieurs minutes, étranglé par un agent en civil. Des faits qui rappellent l’affaire George Floyd, puisque tout comme l’Afro-américain, le Sénégalais aussi appelait sa mère au secours et criait qu’il allait mourir. Son tort, « il vendait des bracelets dans la rue », justifie un des agents à un témoin qui lui demandait pourquoi tout cet acharnement.
Une agression qui a été décriée, dimanche 10 avril, par le ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, qui « dénonce et condamne fermement ce traitement raciste, inhumain et dégradant ». Cet acte est, selon la diplomatie sénégalaise, « d’autant plus grave qu’il a été commis par des dépositaires de la puissance publique censés appliquer la loi et assurer la sécurité des personnes et des biens », a poursuivi le communiqué, précisant que « l’ambassade du Sénégal à Rome en a immédiatement saisi le ministère italien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale ».
Au Sénégal, c’est la consternation totale, face à ce que certains qualifient « d’actes barbares. Il faut le dire, c’est sauvage les images que je vois. On dirait un lion qui tient sa proie à la gorge pour l’achever », se désole Ndèye Diop Ndiaye, enseignante. Selon son propos, « c’est le monde à l’envers. Ceux qui sont réputés les plus civilisés s’adonnent à des pratiques d’une autre époque. Comment en Europe, au 21ème siècle, des agents de police peuvent-ils se comporter de la sorte ? Comme des catcheurs sur un ring. Ces images sont celles de la honte. Je suis dégoûtée ».