Une « véritable autoroute » de criquets, selon les mots du ministère de l’Agriculture, voilà ce qui menace la Grande île. Des millions de criquets se dirigent actuellement vers la banlieue d’Antananarivo, la capitale du pays.
Madagascar est malheureusement un « abonné ». Les invasions acridiennes sont légions dans ce pays. Cette fois, elle « est à peu près la même que celle observée en 1996 », a déclaré lundi, le ministre de l’Agriculture, Roland Ravatomanga, année où près de deux millions d’hectares avaient été infestés dans tout le pays. Madagascar traite des milliers d’hectares de surface pour éradiquer ce fléau, il en resterait encore 400 000 à traiter pour stopper cette invasion, selon la FAO.
La population de la banlieue d’Antananarivo a déclenché des feux de brousse
Depuis lundi, devant l’arrivée des millions d’acridiens, la population de la banlieue d’Antananarivo a déclenché des feux de brousse pour éloigner les criquets des champs de culture. Les Malgaches s’insurgent, dans les radios locales, contre la manière dont cette crise est gérée par l’Etat, alors que c’est la sécurité alimentaire de tout le pays qui est en danger. Ces criquets migratoires risquent d’atteindre des zones à fort potentiel migratoire.
Trois hélicoptères et un avion léger luttent actuellement contre ces criquets. Les opérations sont dangereuses et peuvent entraîner des dégâts sur la santé des personnes et des animaux qui vivent à côté des zones traitées. « On ne peut pas non plus les appliquer sur les rizières, les plantations, les lacs ainsi que les zones à forte concentration de population », précise encore Roland Ravatomanga.
La rémission totale nécessite une campagne de trois ans de traitement
« La partie ouest de la Grande île est la plus infestée. Depuis septembre 2013 jusqu’au 5 avril 2014, près de 500 000 ha ont été déjà traités, mais les techniciens nationaux et étrangers au sein de la FAO ont encore identifié entre 300 000 et 400 000 ha de superficie infestée qu’il faut traiter jusqu’à la fin juin 2014 », a indiqué le ministère de l’Agriculture, rapporte linfo.re. La rémission totale nécessite une campagne de trois ans de traitement, vue l’ampleur de l’infection, selon l’organisation onusienne.
L’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) s’occupe de la gestion des fonds dévolus à la lutte contre les invasions acridiennes. C’était une exigence des bailleurs internationaux. L’organisation a dépensé 19 millions d’euros jusqu’à maintenant. La campagne de trois ans de lutte contre ces criquets demande encore 21 millions d’euros.