L’ancien ministre centrafricain de la Sécurité publique, le général de Brigade Jules Bernard Ouandé, a été nommé chef d’état-major général des Forces armées centrafricaines (FACA), en remplacement du général de Division Antoine Gambi, limogé la veille, après 4 années de service à ce
poste.
Le nouveau chef d’état-major des FACA sera secondé dans sa
mission par le colonel François Mobébou, nommé chef d’état-major adjoint, et le commandant Alain Kénéféï, qui devient chef du 4ème bureau de l’état-major, postes dont les titulaires ont été débarqués en même temps que le général Gambi.
Le renouvellement du haut commandement des FACA vaut également pour la Gendarmerie nationale, dont la direction générale revient au lieutenant-colonel Métinkoué Thierry, qui succède au général de Brigade Gaston Ouédane, également limogé mardi dernier.
L’arrivée du général Ouandé à la tête de l’état-major des FACA est perçue à Bangui comme le signe d’une volonté du chef de l’Etat, le général François Bozizé, de reprendre en main l’armée centrafricaine qui accumule des revers dans le Nord-Est du pays depuis la fermeture de la frontière avec le Soudan voisin, le 14 avril 2006.
Promotionnaire de François Bozizé à l’Ecole de formation des officiers d’active (ESFOA) de Bouar (452 km au nord-ouest de Bangui), Jules Bernard Ouandé passe pour être un fidèle de ce dernier qui lui confié, dès sa prise du pouvoir en mars 2003, le portefeuille de ministre délégué à la Sécurité publique, puis le poste d’inspecteur général des armées.
Une armée défaillante
Parallèlement aux changements d’hommes dans la haute hiérarchie militaire, le président Bozizé, qui détient le portefeuille de ministre de la Défense a radié, mercredi, 5 éléments du Bataillon mixte d’intervention et d’appui pour « forfaiture devant l’ennemi » et « abandon de matériel militaire à l’ennemi ».
Pour leur part, 7 officiers subalternes des FACA font également l’objet d’une mesure de rétrogradation pour « indiscipline caractérisée » et « forfaiture en zone opérationnelle ».
Dans une adresse à la nation dimanche soir, François Bozizé avait prévenu que « les individus indisciplinés et sans courage n’ont pas leur place dans l’armée » et que « quiconque commettra une faute grave devant ou à proximité de l’ennemi sera immédiatement sanctionné et traduit devant les tribunaux compétents ».
Ces déclarations faisaient suite aux combats ayant opposé le 26 juin dernier à Gordil (1.043 km au nord de Bangui) un détachement des FACA à des hommes armés qualifiés par Bangui de rebelles tchadiens, faisant 11 morts parmi les premiers.