Un médecin de l’OMS en service à Ménaka, dans l’Est du Mali, a été enlevé, lundi. Le drame s’est produit en pleine circulation, dans cette ville située dans une région en proie au djihadisme.
C’est le bureau régional Afrique de l’OMS qui a donné l’information, ce mardi. Ce, à travers un communiqué. « L’Organisation mondiale de la santé (OMS) déplore l’enlèvement du Dr Mahamadou Diawara, qui a été enlevé par des assaillants non identifiés dans sa voiture, le 23 janvier 2023, dans la ville de Ménaka », lit-on aux premières lignes du communiqué. Le même communiqué indique que les ravisseurs ont agressé puis abandonné le conducteur du véhicule du chirurgien. Il se remet progressivement de l’incident. Pour le moment, on ne connaît pas le motif de l’enlèvement.
Un habitué des zones à risque
Mahamadou Diawara, dont l’OMS n’a pour l’instant pas révélé la nationalité, est un habitué des zones à risque. Il a été déployé à Ménaka, à sa propre demande depuis 2020. Auparavant, il avait parcouru Tombouctou en plein tumulte, en 2012, et plus tard, Gao . Il « dirige les efforts pour fournir des soins médicaux aux communautés souvent isolées et confrontées à des risques d’insécurité et de violence », précise l’OMS. À Ménaka, commune située à l’Est du Mali, près de la frontière avec le Niger, vivaient, jusqu’en octobre 2022, plus de 25 500 déplacés maliens. Ces derniers étaient dans des conditions difficiles, avec un accès difficile aux soins de santé. Le docteur Mahamadou Diawara était prêt à braver tous les risques pour faire son job : soigner. Sa conviction se résume dans cette phrase forte : « Un patient est un patient […]. Notre travail, c’est d’aller là où les gens sont et ont besoin d’aide sanitaire ».
Face à la question de savoir s’il n’avait jamais peur, le docteur Diawara avait répondu, sans équivoque : « Bien sûr que si, mais l’essentiel est de rester concentré sur notre mission : aider les gens ».
À l’occasion d’un point de presse qu’il a tenu à Genève, le Directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a rappelé que « le personnel sanitaire ne devrait jamais être une cible ». L’Organisation assure de sa collaboration avec les autorités maliennes pour une libération rapide du médecin.