Le choc des cultures sera-t-il fatal à Abdelhafid Rahmani, qui risque la peine de mort aux Etats-Unis pour le meurtre de sa femme et d’un autre homme ?
Abdelhafid Rahmani, un Marocain émigré aux Etats-Unis, est actuellement détenu à la prison d’Orlando (Floride), dans l’attente d’être jugé pour le meurtre, le 1er février 1996, de son épouse Souad Bousserhan et du nouvel époux de celle-ci, un Egyptien du nom de Medhat Zamzam. M. Rahmani a reconnu les faits. Il risque la peine de mort par électrocution ou la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle. Son avocat américain est au Maroc cette semaine afin de recueillir des témoignages auprès des proches et des connaissances de l’accusé.
Maroc-Hebdo racontait longuement, en mars 1999, comment le couple formé par Abdelhafid et Souad avait été détruit par son immersion dans une société étrangère à tous points de vue. L’accusé, qui travaillait dans un fast-food, n’aurait pas supporté le départ de sa femme avec le directeur égyptien de ce restaurant. Abdelhafid, en rage après avoir appris que Souad et Medhat Zamzam s’étaient mariés, se voyait ensuite expliquer par un imam que son propre acte de mariage marocain n’avait pas de valeur sur le territoire des Etats-Unis. Rendu fou de rage et de douleur, le mari délaissé ne voyait d’autre issue que la vengeance dans le sang.
Aveux télévisés
D’autres détails donnés dans l’entourage du procès Rahmani altèrent cette version très passionnelle et romantique du crime d’honneur. Après sa rencontre avec l’imam, l’accusé est allé dans un supermarché et y a acheté un pistolet. Il est revenu quelques heures plus tard afin que le vendeur monte son arme. Ce n’est que le lendemain soir qu’il assassine sa femme et celle que la presse marocaine continue de désigner comme son » amant « . Après le crime, Rahmani retourne au supermarché et tente en vain de se faire rembourser le pistolet. Il prend ensuite la fuite au Texas, où il est retrouvé soixante-douze heures plus tard.
L’accusé a avoué son acte dès son arrestation, y compris devant les caméras de la télévision locale à laquelle il a déclaré avoir » sa réputation « . Quel que soit son destin à venir, il y a fort à parier qu’il ne reverra jamais le Maroc. Abdelhafid Rahmani et Souad Bousserhan avaient une fille, Sarah, âgée aujourd’hui de six ans.
– Lisez l’article de débat sur la peine de mort paru le 3 novembre 2000 dans le journal local Orlando Sentinel.
Découvrez le site de l’association American Moroccan Forum, qui a organisé une collecte pour Rahmani.
Découvrez la carte de la peine de mort en Afrique.
– Découvrez la carte de la peine de mort dans le monde.
Retrouvez notre article sur le couloir de la mort de Kamiti, au Kenya.