Un marché commun pour l’Afrique de l’Est et du Sud en gestation


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Les dirigeants de 26 Etats d’Afrique de l’Est et du Sud réunis dimanche à Johannesburg ont décidé d’entamer les négociations pour la création d’un marché commun dans la moitié orientale du continent. Le projet, qui vise à accroître les échanges interafricains avait déjà été approuvé lors d’une première réunion à Kampala en 2008. Mais il se heurte à de multiples obstacles.

Trois années de négociations. C’est ce que les dirigeants de 26 pays d’Afrique de l’Est et du Sud réunis dimanche à Johannesburg, la capitale sud-africaine, ont décidé pour la mise en place d’une très vaste zone de libre échange commune. Elle regrouperait le Marché commun des Etats d’Afrique australe et de l’Est (Comesa), la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC). Trois ensembles très hétérogènes et parfois rivales.

« Nous nous sommes engagés sur deux phases de négociations », a indiqué à la presse Rob Davies, ministre du Commerce de l’Afrique du Sud. « Durant la première, qui doit durer trois ans, il faudra se mettre d’accord sur le commerce des biens et supprimer les barrières douanières », a-t-il expliqué. La seconde phase sera centrée sur les services et la propriété intellectuelle. Ces négociations et l’adhésion au futur ensemble ne remettra pas en cause l’appartenance de certains pays à des entités régionales déjà existantes, a-t-il précisé.

Former une grande puissance économique

L’enjeu économique de ce projet est de taille. Le produit intérieur brut de cette « Tripartite » est en effet estimé entre 875 et 1000 milliards de dollars, soit, 58% de la richesse produite en Afrique. « Nous nous rendons compte de la responsabilité collective que nous portons envers les pères fondateurs de l’Afrique de créer un seul marché continental de grande valeur économique », a déclaré le président sud-africain, Jacob Zuma. « Le temps est venu de rassembler ces organisations pour former une grande puissance économique, pour accroître le commerce entre pays africains », a indiqué, pour sa part, le roi du Swaziland, Mswati III, qui préside la COMESA. « Les négociations qui vont s’engager devront laisser à d’autres pays africains la possibilité de rejoindre le bloc », a-t-il ajouté.

Les obstacles

Ce rêve africain d’un marché commun ne date pas d’aujourd’hui. Le projet avait été approuvé lors d’une première conférence qui s’était tenue en octobre 2008 à Kampala en Ouganda. L’initiative avait été qualifiée d’historique par de nombreux participants. Ce « marché unique élargi représente un moyen de sortir des millions de gens de la pauvreté », avait estimé le président du Kenya, Mwai Kibaki, cité par le quotidien The Monitor.

Cependant, plusieurs problèmes se posent : les barrières douanières, l’insuffisance des infrastructures de communication et la faiblesse des chaînes d’approvisionnement. Les leaders africains, conscients de ces difficultés, ont insisté dimanche sur la nécessité de renforcer les infrastructures. Ils ont appelé les bailleurs de fonds à les aider dans la mise en place des moyens de communication. Le chemin à parcourir semble encore long.

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