Le journaliste franco-marocain Ali Lmrabet a entamé, la semaine dernière, une grève de la faim devant l’ONU à Genève pour protester contre les autorités marocaines qui lui ont confisqué sa carte d’identité.
Les autorités marocaines, sans aucune explication, auraient privé le journaliste satirique franco-marocain, Ali Lmrabet, de sa carte d’identité. Pour obtenir gain de cause, il a entamé, la semaine dernière, une grève de la faim devant l’ONU. « J’ai pris mon dernier café le 24 juin », a déclaré le journaliste ce mardi. Depuis, il dit ne plus boire que de l’eau et du thé, avec du sel et du sucre.
En 2012, des policiers marocains auraient confisqué la carte d’identité du journaliste sans raison, selon lui. Depuis, elle ne lui a jamais été remise. A ce moment-là, il détenait encore son passeport, qui, malheureusement, a expiré le 25 juin dernier.
Le 20 avril dernier, anticipant l’expiration de son passeport, il a fait une demande pour son renouvellement et celle de la carte d’identité. Un certificat de résidence, première étape en vue d’obtenir des pièces d’identité au Maroc, lui a été délivré par le commissariat de Tétouan où il réside. Mais le lendemain, ce document lui a été repris par le même commissariat sans explication, selon lui. Depuis, il attend une réponse des autorités marocaines. « Les autorités marocaines refusent arbitrairement de me renouveler la carte d’identité », affirme-t-il. Le journaliste tente alors d’interpeller l’ONU afin d’obtenir de l’aide à travers une grève de la faim.
En 2003, Ali Lmrabet avait déjà fait deux grèves de la faim, de 50 jours et 35 jours, pour protester contre sa condamnation au Maroc pour « outrage au roi ». Il avait été condamné à trois ans de prison ferme, avant d’être relâché en début 2004 à la faveur d’une grâce royale.
Ali Lmrabet a été interdit d’exercer au Maroc, entre avril 2005 et avril 2015, dans le cadre d’un procès en diffamation entrepris par une association sahraouie. Il avait déclaré que les réfugiés sahraouis de Tindouf (sud-ouest de l’Algérie) n’avaient « aucune envie de rentrer au Maroc » et qu’ils n’auraient par ailleurs « aucune difficulté » à le faire, via la Mauritanie. Fin avril, le journaliste a annoncé son intention de reprendre le journalisme et lancer un nouvel hebdomadaire satirique.