Un journaliste-photographe indépendant de nationalité française, Jean-Paul Ney, a été arrêté, dans la soirée du jeudi 27 décembre dernier, à Abidjan, par la gendarmerie nationale. Il a été remis entre les mains de la Direction de surveillance du territoire (DST), les services du contre-espionnage ivoirien, a-t-on appris de bonne source samedi dans la métropole ivoirienne.
Selon cette source, l’homme, sur lequel pèsent des présomptions d' »atteinte à la sûreté de l’Etat », a été interpellé alors qu’il filmait les locaux de la Radio télévision ivoirienne (RTI), située dans le quartier résidentiel de Cocody. Il aurait déclaré aux enquêteurs qu’il se trouvait à Abidjan pour le compte d’une grande agence de photo.
Le quotidien abidjanais Nord-Sud, qui a consacré sa une à l’affaire, en publiant notamment une photo de l’intéressé en compagnie du préfet français Yves Bonnet, ancien patron de la DST française, affirme que Jean-Paul Ney est un « personnage controversé, bien connu des services de police ».
Nord-Sud indique, par ailleurs, que M. Ney, qui est effectivement journaliste, a créé un journal spécialisé dans les affaires d’espionnage et de contre-espionnage, Le Confidentiel, qui n’a tenu qu’un an, et a monté, avec le préfet Bonnet, une ONG dénommée le CIRET-AVT (le Centre international de recherches et d’études sur le terrorisme et l’aide aux victimes du terrorisme).
Toujours selon le quotidien, Ney, qui a publié plusieurs ouvrages, dont notamment « Le livre noir du terrorisme », préfacé par le préfet Bonnet qui a connu un réel succès de librairie, a même conseillé quelques chaînes de télévision françaises dont I- Télé.
« Ce passionné d’espionnage, du monde du renseignement, de secrets d’Etat », qui a été, tour à tour, reporter de guerre, notamment au Moyen-Orient, journaliste d’investigation et directeur de publication, a connu une série de déboires, avec, à la clef, une condamnation judiciaire, rapporte encore Nord-Sud.
L’interpellation du journaliste-Photographe français est intervenue dans un climat de tension né à la suite de la publication d’un communiqué du haut commandement de la gendarmerie nationale, en date du 26 décembre, faisant état de la préparation d’un coup de force visant à « saboter le processus de paix ».
M. Konaté Siriki, le porte-parole de l’ex-rébellion des Forces nouvelles avait, pour sa part, accusé nommément l’ancien mentor du mouvement, le sergent-chef Ibrahim Coulibaly, dit IB, d’être le commanditaire d’une opération militaire qui devait se dérouler simultanément à Bouaké et à Abidjan, dans la nuit du 27 au 28 décembre.