Le journaliste Franck Kangundu et son épouse ont été tués par balle, devant leur domicile de Kinshasa, dans la nuit de mercredi à jeudi. Un crime dénoncé par Reporters sans Frontières qui condamne les trois « choix » imposés aux journalistes indépendants congolais : le silence, la prison ou la mort.
Avec Panapress
L’organisation de défense de la liberté de la presse, Reporters sans frontières (RSF), a dénoncé jeudi l’assassinat à Kinshasa d’un journaliste du quotidien indépendant La Référence Plus, Franck Kangundu alias Ngyke, et de son épouse. « Nous sommes profondément révoltés par ce double crime commis de sang-froid. Manifestement, les journalistes sont les cibles privilégiées d’une industrie du crime qui prospère en toute impunité à Kinshasa comme à Lubumbashi ou à Bukavu », a déclaré RSF dans communiqué.
Franck Kangundu, chef du service politique de son journal, et son épouse, Hélène Mpaka, ont été abattus dans la nuit de mercredi à jeudi, à 2h du matin, devant leur domicile, dans un quartier de l’est de Kinshasa, par quatre hommes cagoulés vêtus en civil. Un jeune homme d’une vingtaine d’années, qui tentait d’alerter les voisins, a été grièvement blessé par balle et transporté dans un hôpital. Selon des témoins, ce crime, dont on ignore le mobile, a été commis après une brève altercation entre quatre hommes armés et le couple, qui revenait d’une veillée mortuaire. L’association congolaise Journaliste en danger (Jed) a appelé le gouvernement à tout mettre en oeuvre pour retrouver « les auteurs du crime afin qu’ils soient déférés devant la justice ».
Des crimes mais pas d’enquêtes
Franck Kangundu était depuis une dizaine d’années chef de la rubrique politique au quotidien La Référence Plus, un journal paraissant à Kinshasa et considéré comme proche du pouvoir. Il fut auparavant journaliste reporter à l’Agence congolaise de presse (ACP), l’agence officielle de RDC. « Il est urgent que les Nations Unies interviennent pour sortir les journalistes indépendants congolais du choix qui leur est imposé : le silence, la prison ou la mort », souligne RSF.
L’organisation a adressé une lettre au représentant spécial du secrétaire général de l’Onu en RDC et chef de la Mission de l’Onu en RDC (Monuc), les invitant à exiger du Président Joseph Kabila que « justice soit rendue à ce journaliste assassiné ». L’ONG rappelle les assassinats d’un journaliste de Radio Okapi, le 28 mai à Lubumbashi, par des hommes en uniforme, et d’un militant des droits de l’Homme, Pascal Kabungulu Kibembi, le 1er août à Bukavu. Selon RSF, aucune enquête officielle sérieuse n’a été menée pour retrouver les auteurs de ces deux crimes.