Dans un communiqué publié le 11 juillet 2020, Médecins Sans Frontières (MSF) affirme être « profondément choqué et attristé » par le meurtre de l’un de ses agents, le nommé Felix Mba, personnel de santé en poste dans le Sud-Ouest du Cameroun par les séparatistes. « Nous avons été informés de son assassinat par une déclaration officielle des séparatistes », a souligné MSF.
L’assassinat de Felix Mba, enlevé la veille, jeudi 9 juillet 2020 et retrouvé mort vendredi 10 juillet 2020 à Kumba, ville située dans la région du Sud-Ouest, est un effroyable rappel des dangers auxquels sont confrontés les travailleurs humanitaires dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun.
Médecins Sans Frontières, ONG à but humanitaire, invite les parties en conflits dans les deux régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest à protéger son personnel car il est là pour des raisons humanitaires. L’institution précise qu’elle est « une organisation humanitaire indépendante qui fournit des soins médicaux aux personnes les plus nécessiteuses, indépendamment de leurs origines religieuses, politiques et culturelles ». De plus, elle appelle à une enquête indépendante sur cet assassinat afin que les auteurs soient traduits devant la justice conformément à la loi camerounaise.
Madame Allegra Baiocchi, coordinatrice humanitaire des Nations Unies au Cameroun déclarait, en décembre 2019, « les travailleurs humanitaires risquent tout pour pouvoir aider les plus nécessiteux. Ils doivent être respectés et protégés, pas ciblés. La poursuite des attaques contre les travailleurs humanitaires ne fait qu’aggraver les souffrances des civils, car nous ne pouvons mener des opérations en toute sécurité. Le ciblage délibéré de l’aide et des travailleurs humanitaires constitue un crime de guerre ».
Les régions anglophones du Cameroun sont confrontées à une grave crise humanitaire, avec « plus de 650 000 personnes déplacées à l’intérieur du pays, et 1,8 million de personnes dépendant de l’aide humanitaire, dont 1,4 million de personnes dans une situation d’insécurité alimentaire », a souligné l’ONG Human Rights Watch.