L’affaire fait grand bruit au pays de la Téranga où un hippopotame a été abattu par la gendarmerie sénégalaise. La raison : l’animal, qui se serait égaré du fleuve, avait fini par semer la panique dans un village. Est-ce une raison suffisante pour lui ôter la vie ? Les populations s’insurgent.
L’animal s’est introduit dimanche dans la ville de Thilogne. A la demande des autorités, indique-t-on, l’hippopotame a été abattu, par la gendarmerie. En provenance du fleuve Sénégal, la bête a été repérée dans la ville au niveau du quartier Badel, non loin de la mosquée. Un peu désorienté par les cris de riverains qui avaient pris peur, l’animal aurait par la suite traversé plusieurs quartiers de la localité avant d’atteindre le village de Tabé.
C’est à ce moment que les populations ont décidé de faire appel à la gendarmerie. Une fois sur place, les éléments des forces de défense n’ont pas trouvé mieux que d’abattre l’animal. Il se dit que la bête aurait au préalable blessé un vieillard. Sur la Toile, c’est la colère. Surtout que visiblement, les hommes en bleu n’ont pas perdu de temps. Car, à aucun moment, il n’a été question de recourir aux agents des Eaux et Forêts pour neutraliser l’animal et le déplacer en lieu sûr.
L’hippopotame, une espèce pourtant protégée
« Comment ces très rares (au Sénégal) animaux arrivent encore à se cacher dans ce fleuve Sénégal, y compris les crocodiles pratiquement disparus. Gâchis, bêtise professionnelle pour ceux qui l’ont tué », a écrit un internaute. « Les hippopotames sont extrêmement dangereux. Non seulement ils détruisent les cultures mais tuent beaucoup », lance un autre qui s’est fait lyncher sur la Toile. « Triste ! Une espèce pourtant protégée. Il suffisait de faire appel aux services compétents ! », déplore un troisième internaute.
« Eh oui ! Triste Afrique. Il suffisait d’endormir l’animal et de le ramener à son habitat ! Je suppose que ces gendarmes se bombent le torse à présent », fait remarquer celui-ci. « Dommage de tuer un animal qui fait partie du patrimoine de la vallée, les gendarmes pouvaient utiliser les services des Eaux et Forêts ou vétérinaires », estime cet intervenant. « Quelle honte de tuer cette pauvre bête ? A quoi sert le service des Eaux et Forêts », s’insurge ce dernier.