Un des dix otages enlevés le week-end dernier dans la péninsule camerounaise de Bakassi, à la frontière maritime avec le Nigeria, a été tué mercredi par ses ravisseurs lors d’une tentative de libération menée par l’armée camerounaise, a annoncé le chef de la milice qui détient toujours les autres captifs.
« J’ai reçu des informations de mes hommes qui disent avoir été attaqués par des soldats camerounais et durant cette attaque, les soldats ont tué un des otages », a dit Ebi Dari, qui commande le Conseil de défense et de sécurité du Delta du Niger associé au Bakassi Freedom Fighthers (BFF, les Combattants de la liberté de Bakassi), ayant revendiqué la capture des dix otages vendredi dernier.
La nationalité de l’otage tué n’a pas encore été révélée. Selon les responsable du groupe Bourbon pour lequel ils travaillaient, les otages sont au nombre de six Français, deux Camerounais, un Tunisien et un Sénégalais.
Aucune confirmation n’a pu être obtenue de source indépendante, le gouvernement camerounais et la cellule d’urgence mise en place par Bourbon dès le 31 octobre et travaillant en étroite collaboration avec le ministère français des Affaires étrangères et européennes, les autorités tunisiennes, et les autorités locales camerounaises n’ayant fait aucune déclaration à ce propos.
Et pourtant, les ravisseurs restent menaçants : « Si le gouvernement camerounais pense qu’il peut s’entendre avec le Nigeria et libérer les otages par la force, il commet une très lourde erreur. Et le monde ne devrait pas s’étonner si tous les otages se faisaient tuer », a poursuivi Dari.
Le Conseil de défense et de sécurité du Delta du Niger (CDSDN) et ses alliés, les Combattants de la liberté du Bakassi ont enlevé les otages, employés du secteur pétrolier, vendredi dernier.
Les otages se trouvaient à bord d’un navire de la société française de services pétroliers Bourbon affrété par la compagnie pétrolière Total, pris d’assaut par les deux groupes, qui s’opposent à la cession de la péninsule de Bakassi par le Nigeria au Cameroun.
Les ravisseurs avaient menacé dans un premier temps de les exécuter avant de revenir sur leur ultimatum, expliquant n’avoir « aucun problème avec la France ». Ils n’ont pas clairement exprimé leurs revendications, exigeant simplement d’être reçus par le gouvernement camerounais.
Mais le gouvernement camerounais a rejeté leur offre, déclinant toute négociation avec des groupes inconnus.
Mardi dernier (4 novembre 2008), le groupe Bourbon a indiqué avoir reçu un appel qui lui a permis d’être en contact avec le commandant et le second capitaine du Bourbon Sagitta. Ces derniers ont confirmé que les 10 membres de l’équipage sont ensemble, en bonne santé et qu’ils sont bien traités.