Femi Kuti, un combat pour la victoire


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Fight to win, de Femi Kuti
Fight to win, de Femi Kuti

Femi Kuti revient, trois ans après Shoki Shoki, avec un album coup de poing. Le nouveau roi de Lagos n’a rien perdu de sa fraîcheur. Fight to win est un appel à la poursuite de la lutte. Revigorant !

Quand le nom d’un père est synonyme de combat pour la démocratie, d’une façon de vivre, de musique avec un M majuscule, il ne reste au fils que le devoir de se faire un prénom. Quand le père s’appelle Fela, le pari est très risqué. C’est pourtant ce qu’a réussi à faire Femi Kuti. Et son dernier album Fight to win n’est pas pour démentir la révolution Femi. Sans renier l’héritage de son père, bien au contraire, le nouveau king de Lagos balise un nouveau genre musical et continue son combat contre la dictature des « kleptocrates », les inégalités et autres fléaux qui ravagent le Nigeria, et l’Afrique par extension. Après avoir dénoncé les présidents nigérians Ibrahim Babangida et Sani Abacha, régimes les plus corrompus qu’ait connus le pays, le digne successeur de Fela s’est attaqué à Olusegun Obasanjo, général élu démocratiquement.

Le panafricanisme dans la révolution

Les textes, violentes charges contestataires, sont accompagnés d’arrangements musicaux perfectionnés. Avec Fight to win, le doute n’est plus permis : Femi est un grand musicien. Il montre une maîtrise parfaite dans ses compositions. A la verve communicative du père se succède la méticulosité du fils. « L’Afrique sera un jour libre, l’Afrique sera un jour unie ». Refrain qui passera chez pas mal d’interprètes pour fonds commercial mais qui sonne tellement juste dans la bouche de Femi. Servi par un air mystique, l’appel pour l’unité n’est que plus fort. Aux « Sans-voix qui vivent dans la mort », Femi leur offre la parole. Aux accents de Fela.

À écouter très vite. Femi signe un album violent. Sans tomber dans les qualificatifs dithyrambiques, il n’est pas faux de dire que Fight to Win est l’une des plus belles compositions de ces dernières années. L’afrobeat est toujours en vie. Tant mieux !

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