Voilà un an qu’Edith Lefel s’en est allée. Dans la spirale d’hommages qui ont été consacrés, cette semaine à l’artiste, le livre de la journaliste Marie-Line Ampigny, paru en novembre 2003, n’est pas passé inaperçu. Edith Lefel : Une flamme créole, est le témoignage d’une précieuse amitié.
Marie-Line Ampigny rencontre pour la première fois Edith Lefel, en 1991, à Paris. La chanteuse prépare son deuxième album, Mèsi. Cette rencontre professionnelle – celle d’une journaliste culturelle et d’une artiste – débouche sur un « coup de foudre amical », dixit Marie-Line Ampigny. Les deux jeunes femmes, douze ans durant, ne resteront plus jamais sans nouvelles l’une de l’autre.
Afrik.com : Pourquoi avez-vous éprouvé le besoin d’écrire ce livre ?
Marie-Line Ampigny : Je devais faire ce livre pour ma santé et pour mon équilibre mental. Ce livre est une thérapie personnelle. Je le dis d’ailleurs à l’intérieur de mon récit. Le chagrin m’avait complètement anéantie. C’était ma manière, à travers mes souvenirs, de la garder vivante, de ne pas la laisser partir… Edith était comme un ange. Et je me suis demandée si mes douze années d’amitié avec elle n’avait pas été un rêve. Dès lundi soir (jour de son décès, ndlr), j’ai fait mon métier et j’ai froidement écrit des papiers sur elle. A contrario, mon livre m’a permis de coucher sur le papier des choses plus personnelles. C’est en le rédigeant que je me suis fait la réflexion que ceux qui l’avaient aimée, notamment ses fans, seraient peut-être heureux de la connaître dans son intimité et de découvrir la femme qu’elle était. C’est à ce moment là seulement, c’est à dire trois mois plus tard, que j’ai contacté une maison d’édition. J’y ai travaillé neuf mois et, en octobre, le livre était à l’impression. Il est sorti le 7 novembre, environ une semaine avant son anniversaire (de naissance, ndlr).
Afrik.com : Si vous deviez décrire Edith Lefel en quelques mots, que diriez-vous ?
Marie-Line Ampigny : Son œuvre et sa vie sont identiques. La chanteuse et la femme faisaient une seule et même personne. Elle était comme dans ses chansons. Attentionnée, d’un grande sincérité et très inquiète du sort des autres et de leur devenir : de la société, de l’Afrique qu’elle aimait beaucoup et qui le lui rendait d’ailleurs très bien, des Antilles, des questions environnementales… Edith était très désireuse de porter l’harmonie et le bonheur. Elle donnait à ses amis et à ses proches le courage de se battre et la force d’espérer. Elle était rayonnante et énergisante : elle vous réchauffait. D’où le titre du livre (une flamme créole, ndlr). Edith était espiègle mais mélancolique et parfois très grave.
Afrik.com : Quel souvenir garderez-vous d’elle ?
Marie-Line Ampigny : C’est tout ce que je viens de dire. C’est fort ! Néanmoins, ce qui me reste vraiment d’elle c’est sa bonté. C’est pour cela que je la comparais tantôt à un ange. Jamais je ne l’ai pris en défaut de méchanceté alors qu’elle avait ses problèmes comme tout le monde.
Afrik.com : Média Tropical (une radio française) vous a attribué le prix « Arc-en-ciel » pour votre livre. Qu’avez-vous ressenti ?
Marie-Line Ampigny : J’ai été ravie. Mais comme je l’ai dit lorsque j’ai reçu ce prix, j’aurai aimé ne jamais avoir eu à écrire ce livre.
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Pour commander le livre : Edith Lefel : Une flamme créole, aux Editions Jasor