Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, a effectué une visite en Afrique du Sud. Il a plaidé pour un renforcement de la coopération entre le continent africain et son pays.
Après la mission africaine pour la paix en Ukraine et en Russie, Kiev ne rate aucune occasion pour sillonner le continent. Lundi, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, était en déplacement en Afrique du Sud. Il a été reçu par son homologue, Naledi Pandor. Ce voyage, qu’il juge non opportuniste, vise, dit-il, à renforcer la coopération entre son pays et l’Afrique.
Tournée de Dmytro Kuleba au Rwanda et au Maroc
Une logique, puisque fin mai, une tournée africaine avait mené le diplomate ukrainien au Rwanda et autre Maroc. Une tournée visant à intensifier le dialogue politique entre Kiev et de nombreuses capitales africaines. A Kigali, Dmytro Kuleba avait annoncé que son pays comptait entretenir avec l’Afrique un partenariat basé sur le respect mutuel, les intérêts mutuels et les bénéfices mutuels.
Le chef de la diplomatie ukrainienne avait annoncé notamment l’ouverture de nouvelles ambassades en Afrique. Le projet d’organisation du premier sommet Ukraine-Afrique avait aussi vu le jour. Au Maroc, le diplomate ukrainien avait rencontré son homologue, Nasser Bourita. Ce dernier avait réitéré la position du royaume au sujet de ce conflit russo-ukrainien.
Kiev reconnait avoir délaissé les relations avec l’Afrique
Évoquant « les conséquences de cette guerre et ses répercussions économiques sur un groupe de pays », le Maroc avait fait état des « bonnes relations » qu’il entretient avec la Russie et l’Ukraine. Bourita avait partagé le choix du roi de militer pour « une solution pacifique à ce problème ». De son côté, le ministre ukrainien avait exprimé sa gratitude pour le soutien du Maroc sur la scène internationale.
Et l’étape sud-africaine de lundi n’est qu’une continuité. Kiev poursuit ses efforts en Afrique, pour rassembler le maximum de participants pour son futur sommet mondial pour la paix. Dmytro Kuleba a saisi l’opportunité pour reconnaitre que, par le passé, son pays avait délaissé les relations avec l’Afrique. Il a tenté de trouver les mots justes pour convaincre son homologue sud-africaine de l’importance de ce déplacement.
L’Afrique peut « parler, à la fois, à l’Ukraine et à la Russie »
« Nous ne ressentons pas un manque d’attention (de l’Afrique) vis-à-vis de l’Ukraine au niveau global. Sur le plan médiatique, l’espace est plus restreint, mais pas sur le plan politique », a dit le diplomate. Dmytro Kuleba est revenue sur la visite d’un groupe de dirigeants africains en Ukraine, qu’il a jugée « cruciale ». Une mission pour la paix menée, en juin dernier, par le Président sud-africain Cyril Ramaphosa.
« Suite à cela, l’Afrique du Sud a été le premier pays à rejoindre les sessions de pourparlers. Et cela envoie le message que tous peuvent venir y prendre part », a lancé le diplomate ukrainien. Son homologue sud-africaine s’est félicitée de la position adoptée par son pays, depuis le début du conflit. « Nous sommes l’une des rares régions du monde qui puisse parler, à la fois, à l’Ukraine et à la Russie », s’est réjouie Naledi Pandor.
Lors de son séjour sud-africain, le chef de la diplomatie ukrainienne a réitéré l’engagement d’ouvrir des ambassades, notamment au Botswana, en Côte d’Ivoire, au Ghana, au Mozambique et au Rwanda. Une opération séduction qui prouve que Kiev tient à la réussite de l’organisation prochaine de son sommet mondial pour la paix. Notons que cette visite intervient au moment où la guerre entre Israël et le Hamas captive toutes les attentions.