Le Maroc mène une bataille diplomatique sans précédent, ces derniers mois, autour de la question du Sahara Occidental. Le royaume chérifien n’a jamais apprécié la position de l’Espagne, qui semble rejoindre les rangs de l’Algérie, qui constitue un soutien indéfectible du Front Polisario. Ce qui est d’ailleurs à l’origine de la crise diplomatique entre Rabat et Madrid qui s’étend à l’Union Européenne.
Après avoir mobilisé Bruxelles pour une prise de position en sa faveur, le gouvernement espagnol s’organise pour un plaidoyer auprès des capitales des membres de l’Union Européenne, sur la question migratoire à Ceuta. La ministre des Affaires étrangères Arancha Gonzalez a mobilisé les ambassades de l’Espagne auprès des pays des 27 pour contrer l’offensive diplomatique lancée par le Maroc. Les « instructions » données portent sur la crise migratoire et le Sahara Occidental révèle le journal espagnol El Confidencial.
« Le Maroc s’active dans différentes capitales de l’UE pour présenter sa version des événements liés à la crise actuelle dans les relations avec l’Espagne », indique la note. Ainsi, le département dirigé par Arancha Gonzalez estime nécessaire d’aider ses diplomates par une argumentation qu’ils utiliseront de manière proactive dans leurs contacts avec les ministères des Affaires étrangères des pays de l’Union Européenne (UE).
Le document porte la signature de Camilo Villarino, directeur du cabinet de la ministre Arancha Gonzalez. Il est l’un des rares haut-fonctionnaires à avoir participé à l’opération d’accueil en catimini du chef du Front Polisario, Brahim Ghali, dans un hôpital à Logroño. C’est surtout un grand connaisseur du Maroc, puisqu’il était n°2 à l’ambassade d’Espagne à Rabat, durant 4 ans. « Il est évident que la réaction du Maroc ne peut être expliquée si l’accent n’est pas mis sur la question du Sahara Occidental », a fait savoir Camilo Villarino.
Toutefois, la ministre des Affaires étrangères Arancha Gonzalez continue d’écarter la question du Sahara comme étant la cause principale de la crise avec le Maroc, et ce bien avant l’hospitalisation de Brahim Ghali, le 18 avril.
Cependant, cette escalade dans les relations entre les deux pays voisins est la conséquence directe du rejet du gouvernement espanol, par la voie de sa ministre des Affaires étrangères, de la reconnaissance par l’administration Trump de la marocanité du Sahara. L’affaire Brahim Ghali est la goutte d’eau qui fait déborder le vase.