Le climat se tend de plus en plus entre le Mali et la France. La suspension de TV5 Monde pour trois mois, décidée par la Haute Autorité de la Communication, vient s’ajouter à une série de sanctions visant les médias français. Une décision qui alimente les inquiétudes sur la liberté de la presse et les relations entre les deux pays.
Le refroidissement des relations entre le Mali et la France se poursuit. Entre l’intervention militaire française en 2013 et les récents coups d’État, beaucoup de choses se sont passés. Après le départ des forces armées françaises du Mali, avec la mise à fin de l’opération anti-terroriste Barkhane, les autorités maliennes ne cessent de durcir le ton envers les intérêts français.
L’Ambassadeur de France au Mali expulsé
Si ce ne sont pas des suspensions de médias français accusés de faits divers, ce sont des coups portés à la diplomatie de l’Hexagone. On se souvient encore de l’ultimatum fixé à l’époque par Bamako à l’Ambassadeur de France au Mali. Dans un communiqué, Bamako informait l’opinion nationale et internationale d’une décision irréversible.
« Ce jour, lundi 31 janvier 2022, l’Ambassadeur de France à Bamako, Joëlle Meyer, a été convoqué par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale qui il lui a notifié la décision du Gouvernement qui l’invite à quitter le territoire national dans un délai de 72 heures », stipulaient les nouvelles autorités au pouvoir au Mali.
Une nouvelle sanction qui alimente les tensions entre Bamako et Paris
Aujourd’hui, la suspension de TV5 Monde s’inscrit dans un contexte de défiance profonde entre les autorités maliennes et une partie de la communauté internationale. Accusée d’avoir manqué d’objectivité, la chaîne française paie le prix d’une couverture médiatique jugée trop critique par les autorités de la transition.
Cette décision, loin d’être isolée, s’inscrit dans une série de mesures visant à restreindre la liberté de la presse et à contrôler le narratif médiatique dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. Au-delà de TV5 Monde, la multiplication des sanctions à l’encontre des médias étrangers au Mali soulève de vives inquiétudes quant à l’avenir de la démocratie et de l’État de droit dans le pays.