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Lundi, deux manifestations distinctes se sont rejointes à Tunis, contre l’impunité et la lenteur du gouvernement actuel à faire avancer les réformes. Les forces de l’ordre sont intervenues violemment et il y aurait eu deux morts.
La première marche a été lancée par le collectif des 25 avocats, auxquels se sont joints certains de leurs confrères et des militants des droits de l’Homme. Elle a commencé devant le ministère de la justice. La deuxième marche quand à elle était organisée par l’Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT), à peu près sur les mêmes thèmes. Cette deuxième était plus controversée, le patron de la centrale syndicale étant très contesté et devant lui même rendre des comptes à la justice. Il a été décrié avec le fameux slogan « dégage ».
La réponse de la police à la foule qui avançait vers l’avenue Habib Bourguiba, a été brutale. Jets de bombes lacrymogènes, accrochages. Les manifestants ont reculé vers le port de France, où il y a eu un accrochage sans gravité avec les commerçants de trottoir craignant pour leurs marchandises et surtout d’être confondus avec les manifestants. La police n’a pas fait le tri et a brutalisé tout le monde, sans distinction. Un professeur a été sauvagement battu et traîné par terre par des agents.
Des tirs à balles réelles ont été constatés
Des manifestations similaires ont eu lieu un peu partout dans le pays, et les slogans scandés étaient sans équivoque et rappelaient ceux d’il y a six mois : » peuple rebelle toi contre les vestiges du dictateur », » nous mourrons mais nous extirperons le mal de notre terre », a-t-on entendu.
Selon des sources bien introduites, un remaniement ministériel pourrait avoir lieu avant la fin de la semaine. Ce serait probablement jeudi, jour choisi dit-on par le Premier ministre, pour s’adresser à la nation.