Tunisie : ultime meeting de Mohamed Brahmi au cimetière d’El Jallez


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Mohamed Brahmi a été abattu devant chez lui, ce jeudi dans la journée, par deux hommes en moto, alors qu’il descendait de sa voiture. Il a été tué par onze balles tirées à bout portant. Il sera enterré ce samedi, au cimetière d’El Jallez où il va reposer désormais dans le cercle des martyrs, aux côtés de Chokri Belaïd.

Le président de la République tunisienne, Moncef Marzouki, a décrété un jour de deuil national, en mémoire de l’opposant Mohamed Brahmi, tué par balles jeudi devant son domicile, par deux hommes en moto. Son corps va reposer au cimetière d’El Jallez. Le cortège funèbre de Mohamed Brahmi va partir de son domicile au cimetière d’El Jallez. Un dispositif sécuritaire important permettra d’assurer le bon déroulement des obsèques.

Dès l’annonce de la mort de Mohamed Brahmi, des milliers de Tunisiens se sont rassemblés, jeudi, devant le ministère de l’Intérieur. Les manifestants ont réclamé la démission du gouvernement dirigé par le parti islamiste, Ennadha. Plusieurs lieux emblématiques du parti au pouvoir, Ennahda, ont été saccagés et incendiés. La police a dû intervenir face à la grogne des manifestants souhaitant la chute du pouvoir islamiste. En soutien à Brahmi, la principale centrale syndicale tunisienne (UGTT), avait appelé à une grève générale ce vendredi, après l’assassinat du député de l’opposition de gauche. La compagnie Tunisair et sa filiale Tunisiar Express ont annulé la quasi-totalité de leurs vols de ce vendredi. La Communauté internationale a dénoncé l’assassinat de Mohamed Brahmi tout en demandant qu’une enquête soit rapidement ouverte et bouclée dans les meilleurs délais. La France, les Etats-Unis, la Suisse, l’Algérie et le Parlement européen ont dénoncé l’assassinat.

Le tueur, Boubacar Hakim, activement recherché

Elu à l’Assemblée nationale constituante (ANC), Mohamed Brahmi, âgé de 58 ans, était fondateur et ancien Secrétaire général du Mouvement du peuple (Echaâb). Il était très critique envers le parti islamiste, Ennadha, au pouvoir. Ce meurtre intervient seulement près de six mois après celui de Chokri Belaïd, une autre figure de la gauche tunisienne. Dans les deux cas de meurtre, Ennahda est accusé. Sauf qu’il dément toute implication. Et pour les deux assassinats, le pouvoir en place les impute à un groupuscule islamiste. En point de presse hier, le ministre de l’Intérieur tunisien, Lotfi Ben Jeddou, a ouvertement accusé un salafiste intégriste? d’être à l’origine des deux meurtres. Mieux, Lotfi Ben Jeddou est allé jusqu’à confier que la même arme a servi à abattre les deux opposants, en six mois d’intervalle. L’auteur de ces crimes crapuleux, Boubacar Hakim, selon le ministre de l’Intérieur, qui caricature celui qu’il pointe du doigt, comme un élément salafiste extrémiste déjà recherché pour détention et trafic d’armes. Lotfi Ben Jeddou a révélé hier face aux journalistes que l’arme qui a servi à abattre Mohamed Brahmi est la même que celle qui a été utilisée contre Chokri Belaïd.

Une liste de 14 extrémistes radicaux a été publiée. Et parmi ceux-ci, quatre sont déjà arrêtés, huit sont en fuite, dont Boubacar Hakim, l’auteur présumé des deux meurtres de juillet et de février. Affaire à suivre.

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Je suis passionné de l’actualité autour des pays d’Afrique du Nord ainsi que leurs relations avec des États de l’Union Européenne.
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