Le chef de l’Etat turc, Recep Erdogan aurait aidé à déjouer un coup d’Etat contre le Président de la Tunisie, Kaïs Saïed. Les détails.
L’information a été donnée par plusieurs journaux, notamment Al Quds al arabi, qui paraît à Londres. L’agence turque du renseignement (MIT) a déjoué un projet de coup d’Etat, en Tunisie. Et contre toute attente, les services de renseignements turcs pointent du doigt les Emirats Arabes Unis qui étaient chargés de coordonner l’assaut.
Et toujours selon Al Quds al arabi, le Président turc, Recep Tayyip Erdogan, aurait appelé son homologue tunisien, Kaïs Saïed. Au cours de l’entretien téléphonique, qui a eu lieu en début de semaine, le dirigeant turc aurait prévenu le chef de l’Etat tunisien de la menace, tout en lui faisant un résumé détaillé des informations détenues par ses services secrets.
L’exposé des faits détaille que le coup d’Etat devait débuter le 13 juin prochain, avec des manifestations contre le pouvoir, souligne Al Quds al arabi. Les renseignements turcs révèlent que les manifestations devaient être « préparées et dirigées par des personnalités liées à l’ancien régime de Zine Al Abidine Ben Ali et certains leaders d’organisations affiliées à la gauche tunisienne ».
« Le coup d’Etat projeté en Tunisie vise globalement à reproduire le scénario mis en place en Egypte pour porter al-Sissi au pouvoir (…). Ce scénario comprenait aussi la diabolisation du mouvement Ennahdha (…). Une diabolisation qui a déjà commencé, puisqu’une partie de la classe politique veut destituer Rached Ghanouchi qui occupe actuellement la présidence de l’ARP, l’Assemblée tunisienne », écrit El Watan qui reprend le site Thelenspost.
Selon Thelenspost, l’objectif était de « plonger la Tunisie dans le chaos à travers des manifestations de rue artificielles, de telle sorte à provoquer la dissolution du Parlement et le viol de la Constitution ». Au final, le but était de « préparer l’arrivée au pouvoir d’une figure inféodée à Abu Dhabi à qui il aurait été demandé d’appliquer à la lettre l’agenda d’Abu Dhabi en Libye et dans la région ».
Pour justifier comment les renseignements turcs ont appris l’existence d’un projet de putsch en Tunisie, indique El Watan, Al Quds al arabi parle de « documents sensibles retrouvés par les renseignements turcs dans les coffres-forts de la base d’Al Watiya, après sa reprise le 19 mai par les forces alliées au gouvernement d’union nationale (GNA), évoquant les détails du complot ».
Ces documents de plusieurs pages contiendraient des éléments d’information compromettants, notamment « les noms de politiciens tunisiens, de responsables de la sécurité et d’hommes d’affaires en contact avec les Emirats et impliqués dans la mise en œuvre du coup d’Etat ».