L’instance électorale tunisienne a annoncé, lundi, que seuls 3 candidats à l’élection présidentielle avaient définitivement été retenus. De facto, l’Instance supérieure indépendante pour les élections rejette les décisions du Tribunal administratif permettant de rétablir trois autres candidatures au scrutin présidentiel prévu le 6 octobre prochain.
Farouk Bouaskar, président de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) a déclaré lors d’une conférence de presse que « le Président Kais Saïed, Ayachi Zemmal du Mouvement Azimoun (opposition) et Zouhair Maghzaoui du Mouvement populaire (pro-Saied), dont les candidatures avaient été approuvées le 10 août dernier, sont les seules candidatures finalement validées pour le scrutin présidentiel d’octobre prochain.
Le président de l’instance électorale n’a pas manqué d’évoquer les décisions rendues par le Tribunal administratif qui a accepté les recours de trois candidatures. Celles-ci avaient été précédemment rejetée par la Commission électorale qui avait jugé leurs dossiers n’étaient pas complets. « Le tribunal administratif n’a pas informé l’autorité des verdicts récemment rendues », a déclaré Farouk Bouasker, pour justifier la mise à l’écart de ces candidats.
Arrestation du candidat Ayachi Zemmal
Tous ces trois rejets concernent des candidatures de formations politiques issues de l’opposition. Il s’agit de Abdellatif Mekki, secrétaire général du Parti du Travail et de la Réalisation ; Mondher Zenaidi, ancien ministre du défunt Président Zine El-Abidine Ben Ali ; et Imed Daimi, directeur de cabinet de l’ancien Président Moncef Marzouki. Cet épisode intervient peu après que « le candidat à l’élection présidentielle Ayachi Zemmal a été arrêté et transféré dans la zone de la Garde nationale à Tebourba, gouvernorat de la Manouba ».
L’interpellation a eu lieu « lundi à l’aube », selon Mahdi Abdeljawad, membre de la campagne électorale de Zemmal. Rappelons qu’en Tunisie, les candidats souhaitant se présenter à la Présidentielle doivent recueillir 10 parrainages des membres de la Chambre des représentants du peuple, ou autant de signatures de membres du Conseil des régions et des districts, ou 40 parrainages des chefs de conseils locaux, régionaux ou municipaux, ou alors 10 000 parrainages de citoyens dans 10 circonscriptions électorales différentes.
Rejet des candidatures validées par la justice
Sur 17 dossiers de candidature déposés à la Commission électorale a annoncé, seuls 3 candidatures ont été validées. Il s’agit du Président Kais Saied, du Secrétaire général du Mouvement populaire Zuhair Maghzawi et Ayachi Zemmal. Par la suite, la justice est intervenue dans le processus électoral en réintégrant trois autres candidats à la course à la Présidentielle. Sauf que l’instance en charge de l’organisation des élections vient de rejeter ces trois candidatures.
Dans un contexte de tension, l’opposition tunisienne accuse le Président Kais Saied, d’instrumentaliser le pouvoir judiciaire pour poursuivre ses opposants politiques et concurrents potentiels à l’élection présidentielle. Pour sa part, le chef de l’État de ce pays d’Afrique du Nord persiste que le système judiciaire de la Tunisie est indépendant.