Alors que les proches et sympathisants de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi réclament toujours la vérité sur leurs assassinats, des nouvelles révélations sont en passe d’éclairer l’enquête.
Le 6 février 2013 l’opposant Chokri Belaïd est assassiné de six balles devant son domicile par des hommes armés en moto. Six mois plus tard, le député et opposant de gauche Mohamed Brahmi est à son tour tué. Deux ans après l’assassinat de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, les zones d’ombres persistent concernant les circonstances de leur mort. Des circonstances qui pourraient être éclaircis par les nouvelles révélations sur la mort de ces deux martyrs, selon Tunisie Numérique.
Le cadre sécuritaire Ali Ouslati a révélé lors d’un entretien accordé ce dimanche au journal Achourrouk de nouvelles informations concernant l’assassinat de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi. Selon lui, l’assassinat de Chokri Belaïd a été commandité par des cadres sécuritaires qui l’avaient planifié lors d’une réunion en janvier 2013. Pour ces derniers, Chokri Belaïd représentait une menace pour la légitimité et la sécurité du pays. Quant à l’assassinat de Mohamed Brahmi, « elle est lié à une remise en cause de l’ingérence étrangère, sans l’argent sale et l’appui étranger de la Turquie et du Qatar, nous n’en serions pas là », a t-il précisé.
L’assassinat des deux opposants tunisiens, Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi a été revendiquée en décembre dernier dans une vidéo par des djihadistes ayant rejoint depuis peu l’Etat Islamique. L’un d’entre eux, Abou Mouqatel, recherché par la Tunisie, a déclaré : « Oui tyrans, c’est nous qui avons tué Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi » . Dans cette vidéo, on peut voir le degré de violence de ces hommes, notamment de leurs propos. « Nous allons revenir et tuer plusieurs d’entre vous. Vous n’allez pas vivre tranquillement tant que la Tunisie n’appliquera pas la loi islamique ».
Si ces informations divulguées par Ali Ouslati s’avèrent exactes, l’enquête sur la mort de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi prendra une nouvelle tournure. Même si les autorités tunisiennes ont annoncé en février 2014 la mort dans une opération antiterroriste de l’assassin de Chokri Belaïd, Kamel Gadhgadhi, et des terroristes ralliés au groupe Etat islamique, qui ont revendiqué en décembre derniers leurs assassinats, plusieurs questions demeurent toujours sans réponse. Afin d’attester ces révélations, Ali Ouslati a remis des documents au juge d’instruction.