L’ex-Président tunisien, Moncef Marzouki, a appelé ses concitoyens à se soulever contre le chef de l’Etat Kaïs Saïed à travers un mouvement de désobéissance civile visant à renverser le dirigeant de ce pays d’Afrique du Nord.
C’est un appel à manifester, le 14 janvier prochain, dans la capitale tunisienne et dans tout le pays, contre les mesures d’exception prises par le Président Kaïs Saïed, que vient de lancer l’ex-chef d’Etat tunisien, Moncef Marzouki. L’ancien dirigeant demande aux Tunisiens de tout faire pour renverser Kaïs Saïed avant le 25 juillet prochain, à travers un mouvement de désobéissance civile.
« Ce n’est plus un secret pour personne, que le coup d’État du 25 juillet était un remède encore pire que le mal qui rongeait la Tunisie, et au lieu d’apporter au pays les solutions dont il avait désespérément besoin, il n’a fait qu’exacerber ses problèmes à un niveau de gravité sans précédent », a déploré l’ex-Président de 2011 à 2014, appelant à manifester en masse, le 14 janvier prochain, à l’occasion de la commémoration de l’anniversaire du triomphe de la révolution populaire.
Et l’ancien Président d’ajouter : « la division du peuple, la crise économique, la menace qui plane sur la justice, la persistance des violations massives des droits de l’Homme et la dégradation de l’image de la Tunisie dans le monde, ont marqué le pays depuis le 25 juillet dernier… Celui qui croit qu’une telle situation ne va pas empirer, se trompe, eu égard à l’incapacité du putschiste à gérer les affaires de l’Etat ».
Le souhait de Marzouki est « que ces manifestations populaires puissent être le début d’un mouvement de désobéissance civile qui utilise tous les moyens de résistance civile et pacifique pour contraindre le putschiste à démissionner, restaurer la légitimité, l’ordre démocratique, la suprématie de la Constitution et rendre la souveraineté au peuple en organisant des élections législatives et présidentielle libres et équitables ».
L’ex-Président se dit convaincu que « si le référendum se tient sur une Constitution déjà ficelée qui consacre l’autoritarisme et dont le résultat est connu d’avance, – comme c’est le cas dans toutes les dictatures -, et si le « Frère Guide » se décide dans la foulée à modifier la loi électorale pour passer d’un régime républicain démocratique à un régime populiste autoritaire et anarchiste, cela va accélérer la déliquescence de l’Etat et empêtrer le peuple dans des luttes politiques ».
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