Tunisie-Maroc : Kaïs Saïed joue-t-il la même carte migratoire que Mohammed VI ?


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Kaïs Saeïd, Président tunisien
Le Président tunisien, Kaïs Saïed

La Tunisie, en plus d’une allocation de 400 millions de dollars faite par la Banque mondiale, a reçu des assurances de l’Union Européenne, qui soutient se tenir aux côtés des autorités de ce pays nord-africain. Des appuis visant, entre autres, à gérer la migration dans le pays, intervenus après des pressions exercées par Kaïs Saïed.

Mise en place d’un cadre de partenariat stratégique

L’institution financière précise que la mise en œuvre du nouveau cadre de partenariat stratégique se fera en partenariat entre la Banque mondiale, la Société financière internationale et l’Agence multilatérale de garantie des investissements. Ainsi, des allocations annuelles, allant de 400 et 500 millions de dollars, seront mobilisées sur une période de cinq ans.

Ce cadre de partenariat stratégique mettra la priorité sur la création d’opportunités d’emplois, la valorisation du capital humain, l’amélioration de la lutte climatique, la réduction des émissions de carbone, ainsi que la mise en place d’un cadre de partenariat stratégique de gestion de la migration. Laquelle devra être considérée comme un moteur d’opportunités pour la Tunisie. Le communiqué de la Banque mondiale fait état d’un nouveau type de collaboration avec la Tunisie, pour la période 2023-2027.

« Approche collective » de la migration irrégulière

Cette allocation intervient au moment où l’Union Européenne a réitéré son engagement avec la Tunisie pour relever le défi de la migration irrégulière. Ce sont là des assurances données par le président du Conseil européen, Charles Michel. « L’Union Européenne se tient aux côtés de la Tunisie… La prospérité, la stabilité économique et la démocratie de la Tunisie sont les priorités du bloc des Vingt-sept », a lancé le responsable.

« L’UE reste engagée avec la Tunisie pour relever ensemble le défi de la migration irrégulière », a poursuivi Charles Michel, jeudi, sur son compte Twitter. Mercredi lors d’un entretien téléphonique avec Charles Michel, le Président tunisien, Kaïs Saïed, avait réitéré que la migration irrégulière ne pouvait être traitée qu’à travers « une approche collective en s’attaquant à ses causes profondes et non pas uniquement à ses conséquences ».

Menace qui rappelle la carte migratoire du Maroc

Le dirigeant avait mis en garde que son pays ne pouvait être que gardienne de ses propres frontières. Dimanche dernier, en visite au palais de Carthage, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, la présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni et le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, avaient convenu d’une aide financière immédiate de 107 millions de dollars en faveur de la Tunisie dans le cadre d’un plan de soutien à la lutte contre la migration clandestine.

Depuis le début de l’année 2023, les rives tunisiennes sont prises d’assaut. Des flux migratoires irréguliers s’accélèrent vers l’Europe, notamment vers les côtes italiennes. Ce qui se justifie par le fait que certaines zones du littoral tunisien étant à moins de 150 km de l’île italienne de Lampedusa. En visite à Sfax, samedi dernier, Kaïs Saïed avait tenté de rassurer les migrants, tout en mettant en garde l’Europe que la Tunisie ne sera pas son gendarme. Une sortie aux allures de menace et qui rappelle la carte migratoire jouée par le Maroc vis-à-vis de l’Europe.

Lire : Assaut massif contre Melilla : le Maroc fait-il chanter l’Union Européenne ?

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Je suis passionné de l’actualité autour des pays d’Afrique du Nord ainsi que leurs relations avec des États de l’Union Européenne.
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