Tunisie : manifestations pour la liberté à un mois de la Présidentielle 


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Manifestations en Tunisie
Manifestations en Tunisie

Des Tunisiens, par milliers, ont manifesté ce vendredi avec comme slogan « défense des droits et libertés ». Cet événement rassemblant majoritairement jeunes et femmes survient dans un contexte particulier, à un mois du scrutin présidentiel. De quoi mettre à mal le Président sortant, Kais Saied ?

En réponse aux dérives autoritaires dont ils accusent le gouvernement tunisien, « A bas la dictature » ou encore « liberté, liberté » retentissent de la masse. Évalués entre 1 000 et 1 500, les manifestants ont tenu à lancer un message directement à l’endroit du Président Saïed.

Tunisie, une démocratie en danger ?

« C’est fini l’Etat policier », « Kaïs dictature, dégage, dégage » sont les propos martelés par la foule visiblement irritée par certaines pratiques notamment les arrestations tous azimuts. Des événements survenus poussant la masse à réclamer la libération des « prisonniers politiques ». On se souvient, en mai dernier, de l’arrestation de plusieurs chroniqueurs notamment celle musclée de l’avocate et chroniqueuse, Sonia Dahmani.

D’anciens membres du gouvernement, des hommes d’affaires, ou encore l’islamiste modéré Rached Ghannouchi qui ont été privés de leur liberté pour différentes accusations. C’est ce qu’affirment en tout cas les nombreux militants ayant répondu à l’appel d’un nouveau « Réseau tunisien pour la défense des droits et libertés » composé de l’Association des femmes démocrates, le Forum tunisien des droits économiques et sociaux ou encore la Ligue tunisienne des droits de l’homme.

Une Présidentielle à haut risque…

« En tant que jeunes nous sommes venus dire : ça suffit, la situation n’est plus tolérable notamment les violations des droits et libertés » affirme Nawras Hammadi.  « Les restrictions imposées aux journalistes, aux militants et aux candidats à la Présidentielle », poursuit la militante de 28 ans. Le processus de sélection des candidats ainsi que la disqualification par l’autorité électorale des candidats les plus crédibles et farouches opposants au mouvement présidentiel ont poussé des ONG de défense des droits de l’Homme à sortir de leur réserve.

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Amnesty International ou encore Human Rights ont attiré l’attention sur des faits qui pourraient compromettre le bon déroulement du processus électoral en Tunisie. Le Président Kaïs Saïed, candidat à un nouveau mandat, fera face à deux concurrents dont un ancien soutien, en la personne de Zouhair Maghzaoui, et Ayachi Zammel, industriel libéral très réputé mais qui récemment a eu des démêlés avec la justice alors qu’il faisait l’objet d’accusations pour une affaire de « falsification de parrainages ».

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