Le producteur et patron de la chaîne tunisienne Ettounsia TV, Sami Fehri, a recouvré la liberté ce mercredi 11 septembre, après plus d’un an de prison. Une libération qui ne met pas fin aux poursuites judiciaires qu’encourt le fondateur de la chaîne tunisienne.
Le fondateur de chaîne de télévision tunisienne Ettounsia TV, Sami Fehri, a été libéré ce mercredi après un peu plus d’une année de détention. Plusieurs journalistes et surtout les membres de sa famille étaient présents pour célébrer l’événement. M. Fehri était en détention préventive depuis août 2012, dans la prison de la Mornaguia, en banlieue de Tunis. Le patron d’Ettounsia TV était poursuivi dans une affaire de contrats de publicité passés entre Cactus Prod et la poste tunisienne avant la révolution. Bien qu’il soit innocenté dans cette affaire, Sami Fehri doit encore rendre des comptes à la justice tunisienne.
Une liberté sous caution
Le journaliste reste toutefois impliqué dans deux affaires : l’une sur les préjudices financiers causés à la télévision publique tunisienne (le patron est un ex-allié de la famille de l’ancien Président Ben Ali et aurait agi sous l’emprise du pouvoir pour s’octroyer des contrats qui ont porté préjudice à la télévision publique). Et l’autre affaire dont il fait l’objet de poursuites serait celle des contrats publicitaire suspects pour la poste du pays.
Son rapprochement avec l’ancienne famille présidentielle fait de l’affaire Fehri un conflit juridico-politique, médiatique, voire même du monde des affaires. A plusieurs reprises le feuilleton Fehri a connu des rebondissements. Pendant sa détention, la Cour de cassation avait ordonné à deux reprises sa libération, mais le parquet ne s’est pas prononcé favorable à ces arrêts. Il considérait que « la juridiction n’était pas compétente pour se prononcer sur la validité de placements en détention préventive ». Et son émission de satire politique qui a souvent été décrié par le gouvernement des islamistes d’Ennahda a été à plusieurs fois la cible d’attaques, allant jusqu’à sa suspension.
Sami Fehri se considère comme une victime du système après avoir « passé plus d’un an en prison sans être condamné », dit-il. Pour l’heure, il profite de ses proches et compte bien donner plus de détails sur son emprisonnement avant de reprendre les affaires. En attendant une nouvelle décision de la justice tunisienne.