Plusieurs centaines de manifestants favorables à Ennahda se sont rassemblés ce vendredi devant le siège du gouvernement à Tunis pour réclamer l’assainissement du pays des anciens proches de Ben Ali. Mais selon un reportage diffusé sur la chaîne privée Al Mayadeen TV, cette manifestation organisée par les jeunes du parti islamiste Ennahda ne sert qu’à détourner l’attention des Tunisiens sur les dysfonctionnements qui existeraient au sein du parti.
Des centaines de personnes, en particulier des pro-Ennahda (parti au pouvoir), ont manifesté ce vendredi à Tunis pour appeler le gouvernement à « assainir » le pays des figures emblématiques du régime Ben Ali. L’opposition et les médias sont les premiers visés. « Les médias ne rapportent pas la vérité sur les accomplissements du gouvernement dans les régions », a lancé Riadh Chaïbi, un haut responsable d’Ennahda, rapporte l’AFP.
Munis de drapeaux de la Tunisie et d’Ennahda, les frondeurs se sont rassemblés sur la place de la Kasbah où se trouve le siège du gouvernement. On pouvait lire sur les pancartes : « Serrez la vis », « RCD dégage » (parti du président déchu Zine el-Abidine Ben Ali, ndlr), « Le peuple veut l’assainissement de la justice » ou encore « Le peuple veut l’assainissement des médias ». L’appel à manifester a été lancé sur les réseaux sociaux par un mouvement informel nommé « Ekbes » (Magne-toi, ndlr). Ce mouvement se veut être proche du parti islamiste au pouvoir. Et pour cause, le mouvement a été lancé par les jeunes du parti islamiste. De son côté, Ennahda a apporté son soutien à la manifestation sans toutefois y participer. Les manifestants ont demandé à ce que les personnes corrompues et les anciens RCDistes soient exclues.
Ennahda derrière la campagne Ekbes ?
Mais pour la chaîne privée Al Mayadeen TV, comme le montre l’un de ses reportages selon Tunisie Numérique, cette manifestation n’est en réalité qu’un leurre. Les jeunesses du parti Ennahda l’auraient organisée dans l’unique but d’améliorer la mauvaise image actuelle du parti. Ennahda est accusé par une partie de l’opinion et de l’opposition de vouloir s’accaparer des pouvoirs en vue des élections prévues en 2013. Par ailleurs, la rédaction de la nouvelle Constitution censée avoir été adoptée fin octobre 2011, n’a toujours pas vu le jour.
Le reportage met en relief l’échec du gouvernement qui n’aurait pas réussi, selon la chaîne privée, à avancer dans l’ouverture des dossiers de corruption et de liberté.
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