Le secrétaire général du parti islamiste tunisien Ennahda, Hamadi Jebali, a présenté sa démission sans donner d’explications.
L’ancien Premier ministre Hamadi Jebali a présenté sa démission du poste de secrétaire général du parti islamiste tunisien, Ennahda. Sa décision, déposée par écrit le 5 mars et confirmée ce lundi via un communiqué publié sur sa page Facebook, doit être examinée par la formation politique. L’examen aura lieu après le référendum interne lors du prochain congrès d’Ennahda, fin mars.
Jebali, qui a refusé de fournir des explications, a indiqué que sa démission était « définitive ». Il ne s’agit « pas d’une tentative de diviser ou d’affaiblir le mouvement », a-t-il affirmé avant d’indiquer que sa démission « ne signifie pas nécessairement la formation (d’un nouveau parti) » ou qu’il en « rejoigne un autre ».
Pourtant, lors d’une interview à la radio réalisée dimanche soir, le porte-parole d’Ennahda, Zied Ladhari, avait simplement indiqué que Jebali avait « demandé à être relevé de ses responsabilités de secrétaire général », sans avoir présenté sa démission. « Peut-être a-t-il d’autres projets », a ajouté Zied Ladhari à la radio privée Shems FM.
Deux démissions en un an
Hamadi Jebali est désormais un habitué de la démission. Elu au poste de Premier ministre en décembre 2011, suite à la victoire d’Ennahda après les premières élections libres en Tunisie, ce dernier avait démissionné le 19 février 2013 après la grave crise politique qui a suivi l’assassinat de l’opposant de gauche Chokri Belaïd, en février 2013. Il avait en effet annoncé son intention de démissionner si Ennahda refusait de céder la place à un gouvernement de technocrates, comme le réclamait les manifestants.
Mais la coalition menée par Ennahda a dû se résigner à quitter le pouvoir en janvier, après l’adoption d’une nouvelle Constitution, cédant ainsi la place à un gouvernement apolitique, dirigé par Mehdi Jomâa.
Potentiel candidat à la Présidentielle
La rumeur selon laquelle Hamadi Jebali serait candidat à l’élection présidentielle qui doit se tenir, tout comme les législatives, d’ici la fin de l’année est sur toutes les lèvres. D’ailleurs, dans son communiqué, il n’exclut pas une éventuelle candidature même si l’ex-Premier ministre estime que les conditions actuelles n’y sont pas favorables.
Il s’agit d’une « décision importante qui ne se prend pas à la légère », affirme-t-il.
« Je n’ai pas encore pris ma décision mais il est possible que (je sois candidat à la présidentielle). Si je suis candidat, ce sera dans un esprit de consensus », avait-il dit à la presse, en février.